La psychothérapie EMDR expliquée par l’anatomie psychique

Nous savons que Francine Shapiro a découvert en 1987 un mode de traitement des traumatismes psychiques, dont l’efficacité est aujourd’hui mondialement reconnue, appelé psychothérapie EMDR, acronyme anglais de Eye Movement Desensitization and Reprocessing, autrement dit Retraitement et Désensibilisation par les Mouvements oculaires. Le but du présent article est d’expliciter l’hypothèse de son modèle théorique, le TAI, par un exposé d’une partie du fonctionnement psychoneurobiologique qui sous-tend son exercice.

Définition

Il y a traumatisme psychique quand une inscription sensorielle ne peut pas être représentée dans le «Moi» du sujet autrement que comme une menace imminente pour son existence ou pour son intégrité narcissique.
Fondement théorique de l’EMDR
Le fondement théorique de l’EMDR repose sur le modèle TAI, à savoir le Traitement Adaptatif de l’information.

Les mots sont sémantiquement importants. Analysons-les :

• Si on traite une information, c’est pour la modifier, l’améliorer si elle est dysfonctionnelle
• Francine Shapiro ne parle pas d’un traitement adapté de l’information, qui serait opposé à une autre forme qui ne le serait pas, mais d’un traitement adaptatif, c’est-à-dire qui a la possibilité de la rendre adaptée.
• Il s’agit d’une information, donc d’un contenu porteur de sens.

Voyons au plus prés ce qu’il en est.

Pourquoi la dite « information » est-elle dysfonctionnelle ?

Francine Shapiro, et tous ceux nombreux qui ont repris son propos, répondent « Parce qu’elle est stockée dysfonctionnellement ». Une question se pose aussitôt « Y a t-il dans le cerveau une zone de stockage dysfonctionnelle, provisoire ou à long terme (si on se fie à la pérennité des traumatismes psychiques) où les souvenirs seraient déposés ? La neurologie ne dit rien de tel.

Qu’est-ce que signifie « adaptatif », c’est-à-dire rendre adapté ?

Cette question en soi est presque une réponse à la précédente, puisqu’elle nous laisse entendre que la dysfonctionnalité ne réside pas forcément dans le lieu de stockage, mais peut résider dans le mode de l’enregistrement.

Une information est toujours, par définition, porteuse de sens. Quel est celui d’une information dysfonctionnelle ?

Sur ce point la clinique de l’EMDR répond. La phase 3 du protocole porte en effet pour partie sur l’expression de la cognition négative. Par exemple une jeune femme violée quand elle était enfant par un agresseur adulte, soutient encore aujourd’hui « Tout est de ma faute » ; un accidenté de la route, toujours terrorisé par un événement remontant à il y a plus de 10 ans, les yeux hagards, tremblant et transpirant assure d’une voix blanche « Je vais mourir ». Autrement dit une information est dysfonctionnelle, quand elle est associée à une conviction figée autant que toxique, au lieu de se rapporter simplement à un fait d’une manière neutre et adaptée.

A la recherche d’un modèle explicatif

En 2014 j’ai écrit « Essai d’anatomie psychique basé sur les neurosciences », premier tome paru début 2015, d’un ouvrage en trois volumes, intitulé « Psychoneurobiologie – Fondement et prolongements de l’EMDR ». Ce travail permet, même si ce n’est pas son but principal, de répondre aux questions théoriques fondamentales qui assoient la psychothérapie EMDR. Je vais essayer d’en résumer ci-après les termes pertinents pour le développement de l’article.

Pour cela il va nous falloir faire un détour du côté de la psychoneurologie, c’est-à-dire d’une alliance d’un discours psy associé aux neurosciences, alliant entre autres les notions de psyché, de « Moi », de réseaux de mémoires, d’états du « Moi » au fonctionnement d’appareils neurologiques connus, comme le système limbique, le cortex cérébral, le Cortex Préfrontal, etc.

La première distinction à faire est celle qui existe entre l’enregistrement d’un contenu sensoriel, par exemple une image visuelle et celui qui lui donne un sens.

L’univers est logique et interrelié, ce qui ne veut pas dire qu’il soit lisible ni aisément déchiffrable. Le phénomène mnésique n’est pas surprenant en soi. Dans la nature tous les événements sont suivis d’une modification plus ou moins apparente. Ainsi en est-il du passage d’un animal sur un terrain boueux, du heurt d’un corps solide par un autre qui change sa trajectoire, marque le point d’impact. La mémoire n’est qu’une forme d’enregistrement banale (dans les deux sens du terme) propre au vivant. Elle s’exprime chez tous les êtres, d’une manière frustre chez les unicellulaires et plus complexe, plus spécialisée, chez les animaux dotés d’un cerveau. N’oublions cependant pas que même chez ces derniers, les cellules de leur organisme, comme par exemple les lymphocytes, sont dotées d’une forme spécifique de mémoire, qui rejoint celle des animaux les plus primitifs.

La mémoire a offert un avantage évolutif considérable, aux êtres qui en étaient doté, en leur permettant de développer des réponses adaptées. De même un lymphocyte réagira par une production d’anticorps après avoir été sensibilisé par un antigène. Ce type de mémoire est une mémoire d’empreintes. Elle ne se manifeste qu’au moment de l’événement. Elle est à distinguer d’une mémoire sémantique de représentation, qui, elle, peut à tout moment être mobilisée et donner lieu à des opérations de calcul ou de réflexion, notamment dans la mémoire à court terme de la mémoire de travail (Roques, 2015).

La Psyché et le « Moi »

En psychologie, la « Psyché » regroupe l’ensemble des phénomènes qui constituent l’individualité. Pour Jung, (1963) elle est associée à l’âme, à l’esprit et à la fois au conscient et à l’inconscient, opposition que l’on retrouve pareillement à l’origine chez Freud (1900). Plus tard il distinguera le « Moi » (1923) en tant qu’instance opposée à deux autres, le « Ça » (réservoir des pulsions) dont il est issu et le « Surmoi », structure morale de la personnalité.

Les mots « Psyché » et « Moi », existent en EMDR (Shapiro F., 1995). Ainsi on parle de l’effet des traumatismes psychiques sur la psyché ou bien des états du « Moi », ou d’états dissociatifs du « Moi », mais ni la Psyché ni le « Moi » ne sont distingués formellement et étudiés pour eux-mêmes. Pourtant si l’on veut comprendre le fonctionnement de l’EMDR nous devons le faire. Pour le dire brièvement la Psyché est le lieu de toutes les empreintes, de toutes les mémoires, sans exception ; le « Moi », celui de la réflexion, de la mémoire de représentation sémantique.

Tous nos vécus, tous nos percepts sont enregistrés en l’état, c’est-à-dire dans la zone sensorielle du cerveau qui leur correspond. Eric Kandel (2007) nous dit en effet « On a aujourd’hui des raisons de croire que la mémoire à long terme est stockée dans le cortex cérébral. De plus, elle est entreposée dans la même région du cortex cérébral qui avait initialement traité l’information – en d’autres termes les souvenirs visuels sont stockés dans diverses régions du cortex visuel, et les souvenirs des expériences tactiles sont stockés dans le cortex somatosensoriel ». Je fais l’hypothèse qu’il s’agit d’une gravure, de l’enregistrement initial de l’empreinte relative au percept. La Psyché est donc le terme générique qui désigne l’ensemble des enregistrements opérés durant la vie d’un individu.

La Psyché comprend le « Moi ». L’inverse n’est pas vrai. Tout ce qui appartient à la Psyché n’appartient pas au « Moi ». Ainsi en est-il notamment de l’enregistrement des situations menaçantes pour l’intégrité physique ou narcissique. Le « Moi » ne peut inclure en son sein, une représentation qui le mettrait en danger.
Le « Moi » est une instance sémantique, à commencer par le premier de tous les sens : le sens d’être soi. Tout ce que vit le « Moi » est autonoétique, c’est-à-dire accompagné du sens d’être à l’origine de l’action ou de la perception. Nous avons supposé que la première forme de mémoire était celle mécanique de la gravure d’une empreinte. Nous avons dit qu’elle avait conféré à l’animal qui en jouissait un avantage évolutif. Mais cette mémoire n’intervenait que dans l’action, dans la rencontre avec un prédateur, une proie, un partenaire sexuel éventuellement. Elle se faisait, si on le rapporte au fonctionnement des mammifères par exemple, sous l’égide du système orthosympathique.

L’évolution des espèces à permis qu’un deuxième niveau d’enregistrement se fasse, durant la pause, la détente, la phase vagotonique, qui suit l’action. Cet enregistrement de l’enregistrement initial, a offert l’avantage de pouvoir se représenter hors toute menace, et après la situation précédente, de l’évaluer et de trouver une réponse encore plus adaptée si elle se renouvelait. Ainsi s’est constituée une mémoire spéculative de représentation sémantique qui a inclus le « Moi » et toutes ses propriétés. Bien entendu, cette organisation a vite rencontré des limites et en premier lieu, celle de ne pouvoir inclure, une représentation dangereuse.

Si on néglige les mécanismes, pourtant importants, mais dont le développement ici n’est pas utile, on peut dire que l’enregistrement des percepts dans la Psyché est pérenne. Un souvenir sensoriel une fois enregistré ne peut être effacé. Il suffit qu’il soit rappelé au cours d’un événement extérieur : un autre percept ou bien intérieur : une association de pensée, pour qu’aussitôt une reviviscence en l’état de l’incident initial, surtout s’il est menaçant, se fasse in extenso, amenant le sujet à devoir aussitôt se protéger, comme s’il revivait la situation à l’instant même.

La figure terrifiante de l’agresseur qui s’est inscrite dans le cerveau de Mina quand elle avait 6 ans est toujours là. Elle ressent ses grosses mains sur son corps, comme au premier jour. Conclusion logique « Je n’ai pas su me protéger. C’est de ma faute ». Le camion rouge qui n’a pas marqué le stop et qui va broyer vivant Antoine au volant de sa voiture lui fonce toujours dessus. Conclusion logique « Je vais mourir ». L’inscription sensorielle est gravée dans la Psyché, la cognition négative associée est dans le « Moi ».

Les cerveaux cognitifs et émotionnels

Je ne rentrerai pas dans le détail comme j’ai davantage pu le faire dans mon livre (Roques, 2015). Je me contenterai de décrire les grandes lignes du fonctionnement psychoneurobiologique, afin de soutenir mon propos.

Le cerveau cognitif

Nous allons arbitrairement le diviser en deux. Une partie est relative aux contenus, une autre aux concepts qui leur sont attachés. Les deux réunis forment le cerveau cognitif.

La gravure des contenus comme nous l’avons dit plus haut appartient à la Psyché. Cette mémoire d’empreintes se trouve stockée dans la même région du cortex cérébral qui avait initialement traité l’information, comme nous l’a enseigné Eric Kandel. Ainsi par exemple les images visuelles, olfactives, tactiles, auditives, éventuellement gustatives, relatives à la catégorie des chiens y sont enregistrées ainsi que le lien avec le mot « chien » entendu et écrit tout au long de notre existence.

Une représentation des contenus relatifs à l’ensemble de ces vécus est stockée, vraisemblablement dans le Cortex Préfrontal (CPF). En tenant compte de la séparation entre gravure et représentation sémantique, on peut dire que le tout constitue un réseau de mémoires spécifique de cet animal. C’est un réseau formé à partir des vécus reliés à cette inscription, c’est-à-dire des vécus émotionnels positifs attaché à la sensorialité.

Effectivement le cerveau cognitif ne peut se passer des émotions, celles de bien-être en particulier. Pour qu’un sens, celui de chien par exemple, puisse s’inscrire et être reconnu, il faut qu’il accompagne la vie du sujet suffisamment positivement pour ne pas être refusé par le « Moi ».

Ainsi le chien pour un homme ce n’est pas simplement une association de sons ou de signes écrits. Par exemple, pour un français, les lettres « c, h, i, e, n » composant deux phonèmes sonores : c’est l’animal de la maison de grand-mère qu’on a caressé quand on était tout petit ; c’est celui qui un jour vous a peut être mordu ; c’est maman qui disait « Tu vois, c’est un chien. Tu peux le caresser, celui-là. Il est gentil » ; c’est le maître en maternelle qui montrant une image au tableau désignait l’animal par son nom… ; c’est le thesaurus auquel appartient le concept de chien dans toutes les occurrences de la rencontre du mot et de l’animal tout au long de la vie, y compris bien entendu sa traduction dans les langues que nous avons apprises.

Que d’expériences émotionnelles vécues dans la chair ! Quel grand réseau de mémoires interreliées, formées d’innombrables percepts identiques et aussi parfois différents quand une nouvelle rencontre est venue s’ajouter aux contenus déjà en place coiffés par le concept de chien ! Pour chacun d’entre nous, chaque mot est l’histoire de notre vie, de notre famille, de celle du peuple qui nous l’a donné.

Le mot « chien », l’image d’un chien sont donc sensoriellement stockées, mais c’est en relation avec une histoire de vie, avec un réseau de mémoires, qui lui confère un sens. Les mots et les images sont interreliés. Stanislas Dehaene (2012) professeur au Collège de France, a démontré que la zone du cerveau dévolue à la reconnaissance des visages et donc de la reconnaissance perceptive, est la même que celle qui sera dévolue à la reconnaissance des mots. Les mots, les images sont connectés à leur sémantique, de la même manière que les aires de Broca et de Wernicke sont reliées grâce au faisceau arqué.

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Figure 1 – rapport c/C ou Wernicke / Broca

Le mot « chien » prend donc un sens dès qu’on l’entend ou qu’on perçoit cet animal, puisqu’il ouvre automatiquement dans notre chair tous les réseaux de mémoires qui lui sont associés. Toute notre mémoire de représentation sémantique est constituée de la même manière, même si on peut distinguer en son sein, des substructures catégorielles : par exemple (Tulving, 1972) on trouvera parmi les plus remarquables, la mémoire de représentation sémantique qui nous permet entre autre de reconnaître les visages, d’identifier les objets, la mémoire épisodique qui rassemble chronologiquement nos souvenirs et bien d’autres qui ont trait à une sous-catégorie donnée : le métier, la famille, les animaux, etc.

Le cerveau émotionnel

Imaginer un cerveau comme un simple ensemble de données est, comme nous l’avons vu ci-dessus, une erreur. Le cerveau n’est pas un ordinateur. Bien que son fonctionnement soit d’une logique absolue – une psycho-logique – il lui arrive de commander des comportements tout à fait irrationnels, si on se fie à une norme sociale et aux jugements qu’elle génère. Comment est-ce possible ?

L’histoire du développement sensoriel n’est pas simplement celle qu’opèrent les cinq sens. Elle est rattachée au vivant, c’est-à-dire à des liens d’attachement, nécessaires pour apprécier positivement l’environnement, qui se sont tissés dès le plus jeune âge. Elle est reliée au plaisir et au déplaisir également. La vie n’est pas un long fleuve tranquille, comme le démontrait le film antonyme d’Eienne Chatiliez et le déplaisir s’impose parfois jusqu’à l’horreur. Tout n’est pas acceptable. Tout n’est pas représentable.

Pour simplifier, nous ne retiendrons du cerveau émotionnel que deux structures interconnectées appartenant au système limbique, à savoir l’amygdale cérébrale et l’hippocampe. L’amygdale est reliée aux émotions (la peur, mais aussi au sentiment de sécurité et de plaisir grâce à ses liens avec respectivement le striatum et le noyau accumbens). L’hippocampe quant à elle, intervient dans la mémoire déclarative et relationnelle, l’apprentissage et aussi en raison d’une classe principale de neurones pyramidaux, elle encode les lieux et sans doute, quand il s’agit d’itinéraire, le déroulement temporel (Squire, 1992, Squire et Kandel, 2005).

Du fait de l’existence de récepteurs particuliers en son sein (détectant les coïncidences), un processus associatif est permis associé à une potentialisation à long terme (Hebb, 1949 – Nicoll, 2003) et donc pouvant générer de nouveaux concepts, puisque ceux-ci résultent du rapprochement entre éléments différents. Erick Kandel conclut « Pour Aristote, et à sa suite les philosophes empiristes britanniques, ainsi que de nombreux autres penseurs, l’apprentissage et la mémorisation sont en quelque sorte le fruit de cette capacité qu’a l’esprit à associer et à former une sorte de connexion mentale durable entre deux idées ou deux stimuli ».

Le rôle de l’hippocampe est donc de permettre la mémorisation des événements récents et leur conceptualisation. Une lésion hippocampique empêche toute fixation de nouveaux souvenirs, comme le prouvent les travaux de Brenda Milner (1968), qui a démontré, notamment que l’hippocampe n’est pas une aire de stockage permanent de la mémoire à long terme ; mais que cette structure mentale où convergent les divers contenus informatifs sensoriels, est nécessaire à la formation de cette mémoire qui est celle des souvenirs.

Bien que notre étude ait pour objectif essentiel d’expliquer le fonctionnement de l’EMDR, il n’est pas inutile de noter certains éléments à la base de manifestations cliniques courantes. Ainsi il convient de rappeler que la maturation cérébrale se fait progressivement au cours des âges chez l’enfant. L’amygdale est ainsi mature bien avant l’hippocampe et le CPF. Le rôle du soutien parental est primordial, puisqu’il peut soit engendrer un sentiment fondamental de sécurité et de plaisir relationnel ou bien son contraire, avant même qu’une représentation de l’environnement soit possible ou conceptuellement envisagée. La notion de réseau de mémoires permet de comprendre comment une inscription mnésique défaillante apparue au cours de la période d’attachement infantile peut durablement s’amplifier et être activement toxique.

La fonction de l’amygdale est une fonction de sauvegarde. Elle dit « Attention danger ». La réaction de survie est primordiale pour tous les êtres vivants. Elle passe avant toute autre considération et en particulier la mémorisation cognitive des événements. En cas de danger, disons de traumatisme psychique, la fonction de l’hippocampe est court-circuitée.

Normalement l’hippocampe transfère au fil du temps ses contenus mnésiques au CPF (Bontempi, 1999, 2011), mais pour cela l’organisme doit se trouver en parasympathie. En s’appuyant sur les travaux de Joseph Ledoux (2005) relatifs au « circuit de la peur », on peut dire que l’hippocampe, quand la vie ou l’image de soi est menacée, est certes en relation avec l’événement comme toujours par le biais de la sensorialité, mais qu’il ne peut qu’enregistrer les faits passivement, sans pouvoir les traiter, c’est-à-dire les classer en tant que faits, en mémoire de représentation sémantique notamment dans le CPF. La seule cognition possible est négative et résulte seulement de la saisine amygdalienne.

Approche du traumatisme psychique

Nous pouvons énoncer la théorie psychoneurologique des traumatismes psychiques suivante (Roques, 2004) : un traumatisme psychique résulte de l’impossibilité pour la personne traumatisée de faire passer en mémoire sémantique une information menaçante. Pour mémoriser, comme pour digérer, il est nécessaire d’être en phase parasympathique. Or le rappel mnésique de l’événement est une reviviscence qui fait basculer aussitôt le sujet en phase orthosympathique, stoppant du coup tout traitement possible du contenu informatif.

Pour résumer nous pouvons dire que tout relâchement ramène le souvenir traumatique qui met aussitôt en alerte la personne (flashbacks, cauchemars). L’amygdale produit une émotion intense qui fait à nouveau basculer la personne sous l’égide du système nerveux orthosympathique. Le traitement intégratif de l’information est donc interrompu.

Une lésion de l’hippocampe (Milner, 1968), un électrochoc (Laborit, 1976), ou la prise de Propranolol (un bétabloquant) qui bloque le système nerveux sympathique et inhibe la noradrénaline (Brunet et al., 2008) permettrait d’empêcher une mémorisation à long terme et de ce fait effacerait (pour un temps pour ce qui est du médicament) la symptomatologie traumatique. Francine Shapiro (2001) rappelle aussi que « des études comportementales sur les rats ont montré que le conditionnement de la peur peut être supprimé en bloquant la synthèse d’une protéine dans l’amygdale, pendant que le rat est exposé au stimulus conditionné (Nader, Schafe, & Le Doux, 2000). Ces études montrent qu’un rat entraîné à associer un son à un choc électrique, peut être déconditionné pour au moins deux semaines après un entraînement à une simple réexposition au son, couplée avec l’inhibition de la synthèse de cette protéine dans l’amygdale.

Il devient possible d’ores et déjà d’éclairer quelques points soulevé par la notion de Traitement Adaptatif de l’information. L’information n’en est pas, à proprement parler, encore une puisqu’elle ne renvoie, au mieux d’un point de vue sémantique, qu’à l’expression émotionnelle sous la forme cognitive d’une conviction négative. Elle n’est pas stockée dans une mémoire dysfonctionnelle. Sa dysfonctionnalité résulte d’un empêchement du transfert des informations sensorielles relatives à l’événement traumatique de l’hippocampe vers le CPF. Compte-tenu de ses effets, il est juste de supposer avec Francine Shapiro (1995) que son classement se fait dans une mémoire implicite/motrice plutôt qu’explicite/narrative. Il nous reste à traiter du mode d’action de l’EMDR pour pouvoir répondre complètement aux questions posées par le TAI.

Mode d’action de l’EMDR

Plusieurs composants interviennent au cours de la psychothérapie EMDR, comme se plaît à le souligner Francine Shapiro dans son ouvrage princeps. Nous n’en retiendrons qu’un : celui qui a fondé la découverte du procédé, à savoir le mouvement oculaire et par extension la stimulation sensorielle bilatérale alternée (SBA).

Hypothèses

De nombreuses hypothèses ont été faites. Rappelons tout d’abord celles présentées par Francine Shapiro elle-même dans son ouvrage princeps sur l’EMDR. Les traumatismes sont stockés dans des réseaux de mémoires dysfonctionnels (Nous venons de voir que cette hypothèse ne peut être retenue). Il existerait un traitement adaptatif de l’information correspondant au fonctionnement normal du cerveau. C’est celui effectivement que nous avons supposé relatif au transfert d’informations de l’hippocampe au CPF.

Par ailleurs comme l’EMDR s’articulait autour des mouvements oculaires, les chercheurs ont rappelé plusieurs voies connues de leur expression, par exemple la phase REM du sommeil, ou bien encore le Réflexe d’Orientation, qui entraîne la fixation de l’attention dans la direction d’un stimulus nouveau.

D’autres hypothèses ont été formulées par Francine Shapiro, à savoir :

• Un déconditionnement causé par une réponse de relâchement. (Shapiro, 1989a, 1989b ; Wilson et al., 1996)
• Une stimulation d’attention double (Andrade, Kavanagh & Baddeley, 1997)
• Un traitement hémisphérique de l’information (Christman & Garvey, 2000) qui déclencherait un état physiologique activant le système de traitement de l’information.
• Une réponse d’orientation (Armstrong & Vaughan, 1996 ; Lipke, 1992a, 2000 ; MacCulloch & Feldman, 1996)
• Une attention concentrée et des mouvements oculaires simultanés (ou d’autres types de stimulation) peuvent conduire à une activation spécifique des systèmes limbiques et corticaux.
• Des changements spécifiques dans l’état du cerveau, dus à une réorientation répétitive de l’attention augmentant l’activation et renforçant les associations faibles similaires à celles du sommeil REM (Stickgold, 2002).
Des hypothèses s’appuient sur le rôle de la réponse d’orientation, selon trois différents modèles pour conceptualiser un traitement :
• Cognitif de l’information (Lipke, 1992, 2000 ; Nathanson, 1996),
• Neurobiologique (Bergmann, 2000 ; Servan-Schreiber, 2000 ; Stickgold, 2002)
• Comportemental (Armstrong & Vaughan, 1994; Mac Culloch & Feldman, 1996).

Pour Lipke (2000) le traitement cognitif de l’information est accompli par la simple mise en place d’une réaction d’orientation, dans laquelle le point d’attention suscité par les mouvements oculaires ou par d’autres activités déséquilibre le réseau associatif traumatique de sorte qu’un apprentissage peut se produire.

Nathanson (1996) suggère quant à lui que cette réaction d’orientation interrompt les associations précédentes qui se rattachent à un matériel affectif négatif et permet l’intégration d’une nouvelle information.

Armstrong & Vaughan (1994) et MacCulloch & Feldman (1996) pensent qu’un apprentissage a lieu en raison du déclenchement d’une réaction d’orientation, qui interrompt les comportements de fuite ou d’évitement.

Pour Stickgold (2002) la stimulation bilatérale alternée contraint le patient à faire évoluer constamment son attention par rapport à une ligne médiane du corps. La réaction d’orientation induit des mécanismes neurobiologiques similaires à l’état REM qui facilitent l’activation de souvenirs épisodiques et leur intégration dans une mémoire sémantique corticale. Christman et Garvey (2000) étayent cette théorie. En effet, les mouvements oculaires à gauche et à droite produisent un effet bénéfique pour des tâches de récupération des souvenirs épisodiques mais non sémantiques.

En s’appuyant sur de nombreux travaux, Francine Shapiro a aussi montré que ni l’hypnose, ni la distraction n’expliquaient les effets de l’EMDR. La recherche fondamentale conduite en France par Stéphanie Aubert-Khalfa (Aubert-Khalfa, Roques, Blin, 2008) a fait apparaître le rôle majeur du système parasympathique dans le traitement de l’information.

Aussi, sans mésestimer l’intérêt des autres approches qui viennent d’être rappelées, j’ai retenu l’importance explicative des travaux de Stéphanie Aubert-Khalfa pour développer le modèle ci-après exposé du mode d’action de l’EMDR. En cela je reste fidèle au principe de parcimonie du rasoir d’Occam et à cette pensée d’Einstein (1977) : « Everything Should Be Made as Simple as Possible, But Not Simpler » qu’on peut traduire par « Rendez les choses aussi simples que possible, mais pas trop ».

La voie cholinergique

Le système nerveux autonome fonctionne sur deux modes antagonistes : orthosympathique (c’est-à-dire pour simplifier, un mode de tension) et parasympathique (c’est-à-dire pour simplifier, un mode de détente, de relâchement).

Le neurotransmetteur associé au système orthosympathique est la noradrénaline auquel s’ajoute la production de deux hormones corticosurrénaliennes : l’adrénaline et le cortisol (sous l’effet du CRF (cortisol releasing factor) secrété par l’hypothalamus), par l’hormone polypeptidique corticotrope (ACTH), principalement sécrétée par les cellules basophiles du lobe antérieur de l’hypophyse afin de stimuler la glande corticosurrénale.

Le neurotransmetteur associé au système parasympathique est l’acétylcholine.

L’hypothèse qui veut que les mouvements oculaires s’accompagnent d’activité cholinergique et augmentent les liens associatifs en mémoire est soutenue notamment par Hobson, Stickgold et Pace-Schott (1998). Elle l’est également dès le départ par Francine Shapiro elle-même qui parle d’un déconditionnement causé par une réponse de relâchement, donc placé sous le signe du fonctionnement parasympathique. (Shapiro, 1989a, 1989b ; Wilson et al., 1996). Il nous faut aussi rappeler que la Réponse d’Orientation est considérée comme de nature parasympathique, contrairement au sursaut et à la réaction de défense. Les travaux montrant l’effet parasympathique consécutif à une stimulation oculaire sont nombreux. Je ne peux les citer tous dans le cadre de cet article. Ils sont rappelés dans le travail d’Uri Bergman (2010).

L’effet parasympathique est tout particulièrement intéressant parce qu’explicatif. Il conforte tout à fait l’hypothèse psychoneurologique faite plus haut relativement au fonctionnement bloqué des traumatismes psychiques. De plus, il s’accorde avec les travaux de Bontempi et al. (1999, 2011) montrant chez la souris le transfert d’informations de l’hippocampe aux régions corticales frontales.

Hypothèses concernant le mode d’action de l’EMDR

Nous sommes en mesure maintenant de soutenir des hypothèses concernant le mode d’action des mouvements oculaires et sans doute aussi des autres stimulations sensorielles bilatérales alternées appliquées au cours de la thérapie EMDR (Roques, 2007, 2008, 2015).

Rappelons-nous tout d’abord que le scanner cérébral par IRMf ou PETSCAN d’une personne traumatisée montre une forte activité dans les zones sensorielles par exemple de la vision et du système limbique, mais pas dans les régions frontales ou du CPF, autrement dit « Il n’y a pas de mots pour dire l’éprouvé ». Les symptômes positifs et négatifs, que nous ne rappellerons pas ici, qui accompagnent un traumatisme sont par ailleurs tout à fait perceptibles à l’examen clinique.

Au cours de la phase 3 du protocole de la thérapie EMDR, la personne, préparée et informée relativement au soin qu’elle va recevoir, est amenée à revivre intensément l’événement morbide qui l’a déstabilisée. Cette phase intense d’immersion, est aussitôt suivie en phase 4, par des mouvements oculaires associés à l’instruction d’accueillir tout ce qui vient en elle comme ça vient (pensées, souvenirs, sensations, émotions, etc.), ce qu’on désigne techniquement comme un processus d’attention double. Le thérapeute après une série d’allers et retours rapides des doigts pour entraîner les yeux du patient, s’arrête, fait une pause, demande de respirer et enfin demande « Qu’est-ce qui vient maintenant ? »

Nous pouvons alors concevoir l’existence au sein de la Psyché du patient de deux modes d’action concomitants :

• Le premier provient du traumatisme psychique. La personne, plongée momentanément pour le traitement dans l’événement perturbant, revit, sous l’effet de la reviviscence sensorielle demandée, un fort accroissement de tension dû principalement à l’activité amygdalienne. Son cerveau cognitif est centré sur la cognition négative.
• Le deuxième est dû à l’action cholinergique des mouvements oculaires, qui apaisent l’amygdale et font baisser le niveau de tension émotionnelle.

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On peut donc considérer que le patient reçoit une information d’origine physiologique par la production d’un neurotransmetteur, l’acétylcholine, qui peu à peu va réduire l’intensité de la perturbation associée à la représentation sensorielle de l’événement. Quand la tension décroit dans le système limbique, un plus grand nombre d’associations peut se faire dans le cerveau cognitif. Après un certain temps la même représentation sensorielle n’est plus perturbante. Elle apparaît simplement comme un fait fâcheux qui s’est produit dans le passé.

Cette hypothèse, comme nous l’avons écrit, ne tient pas compte de tous les composants de l’EMDR, mais simplement de l’effet thérapeutique des mouvements oculaires.

Conclusion

Notre objectif initial était d’éclairer la notion de Traitement Adaptatif de l’information. Nous sommes maintenant en mesure de répondre aux trois points que nous avions soulevés.

• Oui, L’EMDR est bien un traitement d’une manifestation pathologique, dans les exemples retenus ici, afférente à un traumatisme psychique.
• Oui, Il s’agit bien d’un traitement adaptatif, c’est-à-dire qui permet de rendre à une inscription sensorielle et émotionnelle bloquée, la représentation cognitive sémantique qu’elle aurait dû avoir. Il permet notamment une résolution de la dysfonctionnalité d’un enregistrement incapable de devenir une information, un souvenir sémantique.
• Non, il ne s’agit en aucun cas au départ d’une information, donc d’un contenu descriptif porteur de sens, différencié relatif à l’événement, mais simplement d’une manifestation sensorielle indicible associée à une émotion irrépressible.

L’expression « Traitement Adaptatif de l’information », n’est donc pas psychoneurologiquement parlant exacte. Mais nous la conserverons néanmoins, nous souvenant que l’appellation EMDR, n’est pas non plus tout à fait fondée, comme le reconnaît volontiers son inventrice Francine Shapiro elle-même.

Je dirai en conclusion qu’il n’existe qu’une sorte de thérapie au monde : celle qui obéit aux lois du cerveau. L’EMDR s’en rapproche fortement. C’est ce qui explique son efficacité. A tout moment notre pensée, notre présence au monde, notre comportement sont supportés par un substrat neurologique, par un « encartage », pour reprendre un mot de Damasio (2003). Il ne convient donc pas seulement de considérer le neurologique au sens étroit, réducteur, d’une simple représentation d’appareils, mais dans le sens général où le cerveau est l’expression du corps vivant tout entier, de ce qu’il est psycho-physiologiquement dans le hic et le nunc, avec la singularité de son histoire, exprimée au moment même, dans tel ou tel environnement. En ce sens le modèle TAI qui veut que tout nouveau stimulus trouve place dans un réseau de mémoires complexe existant est parfaitement justifié.

Bibliographie

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3 Réponses pour La psychothérapie EMDR expliquée par l’anatomie psychique

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  2. Mazuelas Daniel dit :

    Très enrichissant,intéressant comme moi qui une personne (homme de 45ans)n’arrivant pas à s’épanouir dans la vie (problème avec l’alcool)et qui ressent des « blocages » sur beaucoup de situations malgré de nombreuses pratiques sportives(en moyenne 2h par jour).Mon frère est persuadé que l’EMDR pourrait m’aider et qui lui même la pratiquée et connait d’autant plus Madame Johanne Cevert.

    • Jacques ROQUES dit :

      Bonjour
      Le problème principal de l’alcool n’est pas forcément l’alcool, mais la maîtrise de soi. C’est ce point que je travaillais avec mes patients quand j’exerçais. Généralement les alcooliques peuvent arrêter de boire complètement quand ils font partie par exemple des alcooliques anonymes. C’est bien, ou plutôt c’est mieux que se détruire avec l’alcool, mais le rien du tout n’est pas la solution. Parce que le contraire de rien, c’est tout. Et dès qu’un événement imprévu déclenche une occasion de boire, ils ne peuvent s’arrêter et bien sûr se désespèrent et se culpabilisent. De fait c’est comme s’il y avait une force supérieur à eux, que j’appelle l’Alien qui leur impose ce comportement.
      Or la santé normalement ce n’est pas ne pas boire du tout, c’est savoir s’arrêter. Normalement après un ou deux verres maximum, on ressent de la satiété et on s’arrête normalement. C’est ça qu’il faut prendre pour objectif : la maîtrise de soi.
      En espérant vous être utile
      Bien cordialement
      Jacques Roques

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