Les violences sexospécifiques à l’égard des enfants

On nomme violence basée sur le genre (en anglais, gender-based violence ou GBV), violence sexospécifique ou bien encore violence sexiste, tout acte perpétré contre la volonté d’une personne et résultant de sa détermination biologique ou de son rôle spécifique en tant qu’être sexué. Elle se manifeste par le fait de croyances, de traditions, de comportements ou d’attitudes dommageables envers les individus en fonction de leur sexe. Les contextes dans lesquels elle s’exerce sont variés. Elle se rencontre dans divers milieux en temps de paix aussi bien qu’en situation de conflits armés. Elle concerne les enfants tout autant que les adultes. Quel que soit son sexe, son âge et son origine, aucun enfant n’est totalement à l’abri de ces violences.


Les violences sexospécifiques à l’égard des enfants

Evelyne josse

2007

evelynejosse@yahoo.fr

http://www.resilience.netfirms.com

14 avenue Fond du Diable, 1310 La Hulpe , Belgique

Psychologue clinicienne. Hypnose éricksonnienne, EMDR, thérapie brève

Psychothérapeute en consultation privée, psychologue du programme ASAB, expert en hypnose judiciaire, consultante en psychologie humanitaire

 

Introduction

Définitions

Genre et sexe

Le sexe

Le genre

La violence sexospécifique

La violence basée sur le genre

La violence sexuelle

Les déterminants de la violence sexospécifique

La maltraitance

L’abus de pouvoir et l’abus de confiance

Un abus de pouvoir

Un abus de confiance

Les outils du pouvoir

Le recours à la coercition

L’abus du lien affectif

L’agression

Les formes de violence sexospécifique à l’égard des enfants

L’enfant victime directe

Les traditions et pratiques dommageables

Les violences sexuelles

L’enfant victime indirecte

Les violences sexospéciques aux différents stades de l’enfance

Avant la naissance

Dans la petite enfance

Dans l’enfance

Dans le cours de l’adolescence

Bibliographie

L’auteur

 

 

 

La violence, n’importe quelle violence, transforme ceux qui y sont soumis en chose, en quartier de viande animale. (« Le peintre des batailles », Arturo Perez-Reverte)

 

Référence du présent article : “ Les violences sexospécifiques à l’égard des enfants », Evelyne Josse, 2007,  http://www.resilience.netfirms.com

 

 

Introduction

En Occident, le médecin légiste Ambroise Tardieu est le premier à avoir alerté ses confrères par rapport aux mauvais traitements et aux violences sexuelles infligées aux enfants. En 1867, il publie un article sur les sévices subis par 339 fillettes de moins de 11 ans, victimes de tentatives de viols ou de viols avérés. Ces travaux restent sans effet, tant au niveau des sociétés savantes que des pouvoirs publics. Il faudra attendre les années ’70 du siècle dernier pour que s’initie une véritable prise de conscience. C’est principalement à la seconde vague du mouvement féministe que l’on doit d’avoir porté conscientisé la société dans son ensemble. Dès lors, et surtout depuis les années ’80, les violences sexospécifiques (et les violences sexuelles en particulier) exercées à l’égard des enfants a suscité un intérêt croissant auprès des services psycho-médico-sociaux, des associations humanitaires (associations médicales, de Droit de l’Homme et de Droit de l’Enfant, associations de femmes, etc.), des enseignants ainsi que de la population générale dans de nombreux pays du monde.

La violence basée sur le genre (gender-based violence, en anglais) revêt des formes multiples. Elle va du rapport forcé à l’exploitation sexuelle en passant par des traditions, des comportements ou des attitudes dommageables. Les contextes dans lesquels elle s’exerce sont variés. Elle se rencontre dans divers milieux en temps de paix aussi bien qu’en situation de conflits armés. Ce polymorphisme autorise à parler des violences sexospécifiques.

Quel que soit son sexe, son âge et son origine, aucun enfant n’est totalement à l’abri de ces violences. Néanmoins, le risque d’exposition varie considérablement d’une famille, d’une culture ou d’un contexte à l’autre. Ainsi, certains systèmes familiaux, sociétal et culturel véhiculent des valeurs qui légitiment et, donc perpétuent, les violences sexistes et le risque d’agressions sexuelles.

Notons qu’il existe des différences importantes entre cultures dans la reconnaissance des maltraitances basées sur le genre. Ainsi, certains actes ne sont pas vus comme des violences dans tous les pays ou dans tous les milieux culturels. Certains d’entre eux sont même considérés comme des pratiques acceptables, voire souhaitables ou nécessaires, dans les communautés où ils sont perpétrés (par exemple, les mutilations génitales[1], les mariages forcés, etc.). De plus, la notion de violence ne rencontre pas de consensus au sein d’une même culture. Par exemple, Koss et al., cités par  Dantchev N.[2], ont constaté que dans un groupe d’étudiantes américaines ayant indiqué avoir été victimes d’actes correspondant à la définition de viol communément admise aux Etats-Unis, 25% seulement ont déclaré avoir été « violées ». Soulignons encore qu’au sein d’une même culture, la sensibilité à l’égard de certains types de maltraitance varie selon les époques. Par exemple, en France et en Belgique, ce n’est que très récemment, après d’âpres combats politiques, que le « devoir conjugal » a été aboli[3] et que le viol entre époux est reconnu comme un crime[4] (et donc, condamnable). Notons encore que le mot « inceste » ne figure toujours pas dans le Code pénal français.

 

Définitions

Genre et sexe

La distinction entre sexe et genre émerge à la fin des années ’60 dans la mouvance féministe anglo-saxonne. En anglais, le mot « sex » définit strictement le caractère biologique de la sexuation tandis que « gender » renvoie à sa dimension sociale. Bien qu’en français le terme « sexe » convienne à désigner ces deux notions, l’usage du mot « genre » s’est peu à peu imposé au sein des organisations luttant contre la violence et l’inégalité des sexes.

Les expressions « gender – based violence » et « violence basée sur le genre » sont abusivement utilisées comme synonyme de violence contre les filles et les femmes. Il est vrai qu’elles sont plus fréquemment la cible d’agressions sexospécifiques que les hommes. Néanmoins, ces derniers sont eux aussi exposés à des violences du fait de leur genre. Par exemple, un adolescent sera incorporé contre son gré dans les forces armées selon le concept ancestral que les hommes sont taillés pour faire la guerre.

Le sexe

Le terme « sexe » désigne une spécificité biologique des êtres humains qui les divise en deux catégories, celles des hommes et celle des femmes. Ces caractéristiques sont génétiquement déterminées et sauf cas exceptionnels, invariables.

Le genre

Le terme « genre » renvoie à un principe d’organisation sociale. Il fait référence aux spécificités sociales des individus dans leur communauté et dans leur culture en fonction de leur sexe. Chaque société établit des règles spécifiques pour ses membres, enfants et adultes, selon qu’ils sont de sexe féminin ou de sexe masculin. Ces règles, implicites et explicites, déterminent les rôles, les statuts, les responsabilités, les obligations, les activités, les pratiques, les modes relationnels entre hommes et femmes, les attitudes et les comportements acceptables et appropriés pour chacun, dans chaque situation, en fonction de son sexe. Ces règles sont acquises et bien que profondément enracinées dans chaque communauté, elles évoluent dans le temps (généralement de manière lente)[5].

Les être humains naissent avec le sexe masculin ou féminin mais apprennent au sein de leur communauté à être des garçons ou des filles et à devenir des hommes ou des femmes.

La violence sexospécifique

La violence basée sur le genre

On nomme violence basée sur le genre (en anglais, gender-based violence ou GBV), violence sexospécifique ou bien encore violence sexiste, tout acte perpétré contre la volonté d’une personne et résultant de sa détermination biologique ou de son rôle spécifique en tant qu’être sexué. Elle se manifeste par le fait de croyances, de traditions, de comportements ou d’attitudes dommageables envers les individus en fonction de leur sexe. Elle concerne les enfants tout autant que les adultes. Les enfants des deux sexes peuvent en être la cible. Néanmoins, les filles en font plus fréquemment les frais que les garçons et ce, partout dans le monde.

La violence sexuelle

La violence sexuelle est un type spécifique de violence basée sur le genre[6]. Elle peut-être définie comme « tout acte sexuel, tentative pour obtenir un acte sexuel, commentaire ou avances de nature sexuelle, ou actes visant à un trafic ou autrement dirigés contre la sexualité d’une personne utilisant la coercition, commis par une personne indépendamment de sa relation avec la victime, dans tout contexte, y compris, mais s’en s’y limiter, le foyer et le travail »[7]. Même si les individus masculins sont susceptibles d’être victimes de ce type d’agression, les femmes et les filles y sont beaucoup plus exposées et ce, quel que soit le motif de l’auteur.

 

Les déterminants de la violence sexospécifique

La maltraitance

Les violences sexospécifiques à l’égard des enfants constituent une maltraitance exercée sur un enfant ou un adolescent[8], le plus souvent (mais pas exclusivement) de sexe féminin, par un adulte, le plus souvent un homme[9], ou un garçon plus âgé (mais pas uniquement)[10]. Selon l’OMS, « les mauvais traitements de l’enfant ou la maltraitance s’entendent de toutes les formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, d’abandon ou de négligence, ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir »[11].

L’abus de pouvoir et l’abus de confiance

Un abus de pouvoir

Les agressions basées sur le genre exercées contre les enfants constituent avant tout un abus de pouvoir. En effet, pour assujettir l’enfant à son désir ou à sa volonté et/ou pour s’assurer de son silence, l’adulte use des avantages que lui confèrent :

ð          son expérience relationnelle, notamment, sa capacité à manipuler, à surprendre, à impressionner ou à effrayer l’enfant.

ð          ses connaissances qui lui permettent d’exercer une emprise intellectuelle sur l’enfant, par exemple en argumentant son comportement ou des décisions, y compris par des théories fallacieuses.

ð          sa taille qui impressionne les jeunes enfants.

ð          sa force (force physique, possession ou usage d’une arme, d’un couteau, d’un fouet, etc.) qui fait craindre à l’enfant qu’il ne soit brutalisé, blessé ou tué.

ð          sa situation d’autorité.

D’une manière générale, l’adulte est perçu comme détenteur d’autorité par l’enfant. Ceci est d’autant plus vrai lorsque ses fonctions lui confèrent un pouvoir familial, éducatif, social, etc. (parent, enseignant, éducateur, policier, responsable d’organisations fréquentées par l’enfant, etc.).

Dans le cas des traditions dommageables envers les filles et les femmes, l’abus s’origine moins de l’autorité individuelle d’une personne que des idéologies véhiculant la suprématie des hommes (suprématie physique, sociale, économique et politique).

Un abus de confiance

L’adulte abuse toujours de la confiance que l’enfant lui témoigne. En effet, il abuse de :

ð          son affection. L’enfant éprouve davantage de difficultés à s’opposer à une personne qu’il apprécie.

ð          son besoin de tendresse. Les jeunes enfants apprécient généralement les câlineries et peuvent ne pas s’effaroucher de caresses sexuelles.

ð          sa naïveté. Les enfants croient généralement les dires des adultes censés détenir un savoir et une autorité morale.

ð          son ignorance. Leurs connaissances ne permettent pas aux enfants d’évaluer la gravité de la situation. Par ailleurs, ils ignorent avoir des droits (dont celui de refuser certaines situations), des possibilités d’aide et de recours.

ð          son obéissance. Les jeunes enfants croient devoir obéissance absolue à l’adulte.

ð          sa vulnérabilité. Certains enfants handicapés, carencés affectivement ou en rupture sociale sont peu armés pour faire face aux défis de la vie et constituent des proies faciles.

ð          sa dépendance vis-à-vis de lui. Les enfants, ne pouvant prétendre à une vie autonome, n’ont pas la possibilité de fuir ceux qui les maltraitent. Ils sont de fait dépendants de leurs tuteurs et le cas échéant, du personnel institutionnel.

ð          sa curiosité sexuelle. A l’adolescence, les bouleversements hormonaux et pulsionnels augmentent le désir et la curiosité sexuelle, ce qui rend les jeunes vulnérables auprès d’abuseurs habiles.

Les outils du pouvoir

Le recours à la coercition

L’abus de pouvoir peut impliquer la coercition. La coercition utilise le recours à la force à divers degrés. En dehors de la force physique, pour assujettir l’enfant ou le contraindre au secret, l’agresseur peut recourir à :

ð          l’intimidation psychologique. Les enfants sont sensibles aux brimades, aux humiliations (dévalorisations, injures, etc.), aux sarcasmes, au mépris, au rejet, à l’isolement (par exemple, lorsqu’on l’ignore ou qu’on le prive de contacts, etc.), à l’exclusion (par exemple, lorsqu’on l’exclut d’événements signifiants), aux privations de toutes sortes (nourriture, loisirs, etc.), etc. La honte et la culpabilité qu’ils en conçoivent les vulnérabilisent. Paralysés par un phénomène d’emprise, ils subissent en silence.

ð          au chantage. Par exemple :

  • chantage au suicide : « Si tu racontes ce qui s’est passé entre nous, je me suicide ».
  • chantage à la pauvreté : « Si tu parles de ça, ton père ira en prison et nous n’aurons plus de quoi vivre », « Tu dois te marier avec cet homme parce que tu es une bouche de trop à nourrir et à cause de toi, nous n’avons pas suffisamment pour tes frères et sœurs ».
  • chantage au déshonneur : « Si tu parles de ce viol, tu vas jeter le déshonneur sur notre famille et plus personne ne voudra nous fréquenter ».
  • Etc.

ð          à d’autres menaces. Par exemple, la menace de meurtre, de blessures corporelles, du renvoi de l’école, de ne plus obtenir les notes scolaires requises, de voir sa famille se désintégrer, d’être placé en institution, de ne pouvoir prétendre au mariage, etc.

ð          aux représailles et aux persécutions.

ð          aux promesses d’obtenir un bénéfice : de l’argent, des biens matériels, une protection, un emploi, une réussite scolaire, etc.

ð          Etc.

Dans le cas des violences sexuelles, l’agresseur d’enfant tire souvent du plaisir des rapports sexuels imposés. Néanmoins, l’agression sexuelle ne peut se réduire à la simple recherche de satisfaction. Ce plaisir peut n’être que secondaire ou décevant, voire totalement absent. L’objectif de l’auteur peut être uniquement d’asseoir son pouvoir et sa domination. Par exemple, la sexualité est utilisée par certains détenus mineurs, par les enfants des rues et par les enfants soldats pour en contrôler d’autres et pour imposer une « hiérarchie » arbitraire de respect et de discipline.

Dans certains cas d’abus intrafamiliaux, la domination qu’exerce l’adulte agresseur sur l’enfant compense partiellement les échecs et les impuissances qu’il subit par ailleurs dans sa vie sociale ou conjugale.

L’abus du lien affectif[12]

Dans d’autres cas, l’adulte arrive à ses fins sans menace ni violence mais en usant de patience, de séduction, de cadeaux ou de persuasion et se sert des relations affectives nouées antérieurement avec l’enfant. C’est fréquemment le cas dans les abus sexuels intrafamiliaux. L’activité sexuelle se structure alors sur un marché de dupes. L’enfant, à la recherche d’amour, d’affection ou d’attention, animé par une curiosité sexuelle infantile non génitale (« pré-sexuelle » selon les termes de Freud), accepte l’activité sexuelle avec l’adulte afin d’obtenir des gratifications affectives, non sexuelles au sens génital du terme. L’adulte, quant à lui, aliène l’enfant dans son désir et exploite son besoin d’affection pour assouvir ses propres pulsions sexuelles. L’enfant peut parfois en arriver à confondre tendresse et sexualité. Il y a pour lui, selon l’expression de Ferenczi, une « confusion des langues » entre tendresse et assouvissement sexuel[13].

Outre la force, les adultes recourent également fréquemment à la ruse (par exemple, en usant d’un prétexte fallacieux) pour attirer les fillettes sur les lieux où elles seront excisées, pour les intégrer dans des réseaux de prostitution, pour recruter les garçons en qualité d’enfants soldats, etc.

L’agression

Toute activité sexuelle entre un adulte (ou un adolescent) et un enfant (ou à un adolescent) ainsi que tout acte imposé à un enfant (ou à un adolescent) parce qu’il est de sexe féminin ou masculin sont des agressions caractérisées car il est impuissant à l’empêcher, à la faire cesser, à prévenir sa répétition ou à y consentir de façon éclairée.

Un consentement éclairé signifie que la personne choisit librement, en connaissance de cause et sur base volontaire. Il implique une relation égalitaire. Or, même si l’enfant accepte le mariage, les relations sexuelles, l’excision, etc., il n’acquiesce que sous la contrainte ou la supercherie.

L’enfant se soumet parce que :

ð          il n’a pas le choix. Par exemple, il se prostitue pour survivre ; il supporte les abus intrafamiliaux parce qu’il est trop jeune pour s’assumer ; la fillette accepte l’excision parce qu’elle lui permet d’accéder à un statut différent ou parce que le respect exige qu’elle obéisse à ses parents, etc.

ð          il craint les conséquences d’un refus : peur de perdre l’amour ou l’estime de ses proches, crainte du rejet, des représailles, etc.

ð          il ne dispose pas des moyens physiques ou moraux suffisants pour les repousser : il n’a pas la force physique qui lui donnerait un avantage sur son agresseur, il ne connaît pas ses droits, il ne sait pas différencier le bien du mal, etc.

ð          il a été dupé. Par exemple, l’adulte lui a fait croire que la sexualité est la preuve ultime de l’amour qu’il lui porte ; il a éveillé la curiosité de la fillette en lui promettant de lui montrer quelque chose au bord de la rivière et l’a ainsi attirée sur le lieu de l’excision, etc.

Même lorsque l’enfant recherche le contact sexuel avec un adulte, voire en tire un certain plaisir, il ne s’agit pas d’un réel consentement dans la mesure où il ne possède pas la maturité qui lui permettrait d’en comprendre la signification ou l’enjeu ni d’en prévoir les conséquences (à court et à long terme). Soulignons que la responsabilité de l’activité sexuelle avec l’enfant doit toujours être attribuée l’adulte, peu importe qui a initié la rencontre[14] et qui en retire satisfaction. En effet, c’est à lui, et non à l’enfant, de discriminer ce qui constitue une transgression aux normes sociales ou morales et de poser les interdits.

 

 

Les formes de violence sexospécifique à l’égard des enfants

Les agressions sexuelles peuvent constituer un événement ponctuel dans la vie d’un enfant (ce qui ne diminue en rien sa charge pathogène) alors que les traditions dommageables sont le plus souvent caractérisées par une superposition et une succession de violence.

L’enfant peut être une victime directe (avoir subi lui-même une agression à caractère sexuel) ou indirecte (avoir été témoin ou souffrir, d’une manière ou d’une autre, d’une violence subie par une autre personne).

L’enfant victime directe

La violence sexospécifique que peut subir un enfant revêt de multiples formes. Nous distinguerons deux grandes catégories : d’une part, les traditions et pratiques dommageables et d’autre part, les violences sexuelles. Cette classification est en grande partie arbitraire, la plupart des traditions dommageables entraînant des violences sexuelles. Elle n’est utilisée dans le présent article que dans un souci de clarté.

Les traditions et pratiques dommageables

ð          les mariages imposés. Dans certaines régions du monde, notamment en Afrique, en Amérique latine et en Asie, les jeunes ne peuvent choisir leur partenaire et sont contraints d’accepter le mariage qui leur est imposé par leur famille (pour des raisons économiques, endogamiques, claniques ou ethniques).

ð          les mariages forcés. Les mariages sont contractés sans le consentement d’une des parties (de la fille ou de la femme mais aussi de sa famille). A l’extrême, ils s’accompagnent de rapts, d’enlèvements et de viols (cf. ci-dessous, le viol contraignant la jeune fille au mariage). Les hommes en quête d’une épouse et pressés par le temps (par exemple, les militaires) ou par la pénurie de femmes (par exemple, dans les campagnes), les indigents qui ne peuvent s’acquitter de la dot et les célibataires âgés peuvent être tentés par cette procédure. Dans certaines contrées, « l’enlèvement de la fiancée » est une pratique coutumière (par exemple, au Kirghizistan, dans certaines régions rurales, entre 50 et 80% des mariages résultent de cette pratique[15]).

ð          les mariages précoces. La coutume consistant à marier des enfants ou de jeunes adolescents (en particulier des fillettes) est répandue dans de nombreux endroits du monde (par exemple, au Bengladesh, au Népal, en Somalie, en Afrique subsaharienne, etc.). Même si la pauvreté justifie souvent ces unions, des facteurs tels que le maintien de la pureté sexuelle d’une jeune fille, la crainte de l’infection par le VIH et les avances sexuelles importunes sont également des raisons communément avancées par les familles.

ð          les mariages des filles violées. Dans certaines sociétés, la fille violée se voit imposer d’épouser son agresseur afin de laver l’honneur de sa famille. Dans certaines contrées, cette coutume favorise les rapts et les enlèvements (cf. ci-dessus). Les jeunes hommes éconduits recourent parfois au viol pour forcer la rebelle aux épousailles.

ð          le meurtre des filles violées. Au Moyen Orient, en Egypte et en Asie du Sud, il n’est pas rare qu’une fille violée soit tuée par un membre de sa famille car elle a « perdu son honneur ».

ð          les mutilations génitales. On entend par mutilations sexuelles, les actes de violence perpétrés contre l’intégrité sexuelle des personnes de sexe féminin :

  • la clitoridectomie : ablation de l’extrémité du clitoris ou du capuchon clitoridien.
  • l’excision : excision partielle ou totale du clitoris et souvent, des petites lèvres.
  • l’infibulation ou circoncision pharaonique : clitoridectomie totale, ablation des petites lèvres, incision presque totale des grandes lèvres et suture de ce qui reste des grandes lèvres couvrant l’urètre et l’entrée du vagin et ne laissant qu’un minime pertuis très postérieur pour le passage de l’urine et des règles.
  • les blessures pratiquées au niveau du vagin dans l’intention de provoquer la formation de tissus cicatriciels.
  • l’introduction de substances corrosives ou abrasives dans le but de provoquer un resserrement du vagin.
  • l’introcision : élargissement de l’orifice vaginal pratiqué à l’aide d’une lame. (pratiquée par une ethnie en Australie et au Pérou).
  • le repassage des seins : massage réalisé à l’aide d’objets chauffés visant à freiner le développement de la poitrine des jeunes filles (pratiquée au Cameroun).

 

Les mutilations sexuelles sont répandues dans de nombreuses contrées, principalement en Afrique, dans certains pays arabes et dans quelques ethnies asiatiques. Les fillettes immigrées ne sont cependant pas à l’abri. En effet, les excisions sont souvent pratiquées lors d’un séjour dans le pays d’origine mais elles sont également réalisées clandestinement en Europe, en Amérique du Nord et en Australie par des médecins peu scrupuleux des législations. Deux millions d’interventions sont pratiquées chaque année, principalement sur des fillettes entre 4 et 10 ans mais également sur des bébés.

ð          le contrôle du corps des fillettes. Les inspections imposées pour s’assurer de la virginité sont pratiquées dans de nombreux pays. Dans certains cas, les parents peuvent également contraindre leur fille à avorter.

ð          les coutumes contraignantes. Dans certains endroits du monde, les filles ne peuvent circuler librement dans leur propre communauté sans être accompagnées ou sans revêtir (généralement à partir de l’adolescence) une tenue traditionnelle couvrant le corps, voire le visage, « effaçant » les signes de féminité et d’individualité (hijab, niqab, burka[16])[17]. Dans ces mêmes sociétés, elles ne peuvent rester seules en compagnie d’un homme. De même, l’accès aux études et à certaines professions ne leur est pas autorisé. Il arrive que l’entourage refuse qu’elles soient examinées par un médecin de sexe masculin même en cas de danger vital.

ð          la primauté accordée à l’enfant mâle. Il est bien connu que dans certains pays (notamment en Inde et en Chine), la préférence pour l’enfant de sexe masculin entraîne des avortements de fœtus féminins, des infanticides (appelés dans ce cas « fémicides »), des abandons et des mises en adoption de nourrissons de sexe féminin. La préférence pour les garçons entraîne également une surmortalité des petites filles (notamment en Inde, en Egypte, au Pakistan et au Bangladesh)[18] à cause de pratiques qui leurs sont préjudiciables : sévices, alimentation défavorable, traitements médicaux insuffisants en cas de maladie. Dans de nombreux pays, les filles, affectées dès leur plus jeune âge aux travaux domestiques, sont moins scolarisées que leurs frères (ce qui, soulignons-le, est un facteur majeur de la perpétuation de l’inégalité des sexes) quand la scolarité ne leur est pas purement interdite (comme ce fût le cas en Afghanistan sous le régime Taliban[19]).

En raison de ce primat, les garçons sont plus souvent que leurs sœurs envoyés en Occident avec le mandat de « réussir » (des études, l’apprentissage d’un métier ou réussir économiquement en travaillant) ; l’objectif étant qu’il gagne l’argent nécessaire (immédiatement ou après leur formation) pour assurer la subsistance de la famille restée au pays. En Belgique, par exemple, plus de 70% des MENA[20] sont de sexe masculin.

ð          les rites de passage assortis de brutalités. La douleur et la sexualité occupent une place essentielle dans les rites de passage (par exemple, douloureuses morsures de fourmis venimeuses sur le sexe). Il s’agit notamment d’éprouver la bravoure des garçons en phase de devenir des hommes. Les circoncisions sont parfois pratiquées en brousse, à l’aide d’instruments traditionnels mal affûtés, dans des conditions d’asepsie nulle favorisant des infections pouvant être fatales (d’autant que les enfants sont isolés, parfois de longues semaines, sans recours possible)[21].

ð          le recrutement d’enfants soldats. Dans de nombreux pays en de guerre, des enfants sont recrutés par les belligérants pour servir comme soldats (le plus souvent, les garçons) ou comme domestiques (les filles).

ð          l’exécution des enfants mâles lors des conflits armés. Les garçons sont plus systématiquement tués que les filles soit parce qu’ils sont en âge de prendre les armes soit parce qu’ils sont considérés comme les soldats (donc, les bourreaux) de demain.

Les violences sexuelles

ð          les viols et les tentatives de viols. Les viols peuvent être perpétrés par une personne de l’entourage de la victime ou par un étranger. Ils peuvent être commis par un ou plusieurs agresseurs. Ils peuvent être le fait de pervers sexuels, d’hommes en armes, de prétendants éconduits, du partenaire sexuel régulier, de personnes voulant en humilier d’autres ou voulant imposer leur autorité, etc.

Certains viols collectifs, appelés aussi « viols en réunion » ou « tournantes », sont considérés comme légitimes par les agresseurs en ceci qu’ils découragent ou punissent des comportements jugés « immoraux » ou « asociaux » chez la jeune fille (par exemple, tenue vestimentaire considérée comme indécente), châtient un gang adverse, humilient une ethnie considérée comme inférieure (acte raciste) ou constituent des rites de passage pour être admis dans un groupe.

Dans le conflits armés, les viols sont utilises comme une arme de guerre. Il s’agit généralement de viols de masse (perpétrés sur de nombreuses victimes), multiples (une victime est agressée à plusieurs reprises) et collectifs (la victime est agressée par plusieurs assaillants), accompagnés le plus souvent de brutalités et de coups.

Le viol et les rapports forcés se produisent fréquemment dans le cadre des mariages précoces. Des filles très jeunes sont mariées (en moyenne à l’âge de 13 ans en Somalie, par exemple) à des hommes significativement plus âgés. Ces derniers sont censés attendre la puberté de leur jeune épouse pour entamer des rapports sexuels avec elle mais cette règle est loin d’être respectée.

Les viols peuvent également être liés à la sorcellerie. Dans certains pays, des sorciers prescrivent à leur client de violer ou de mutiler des individus afin de voir leurs voeux se réaliser (notamment au Burkina Faso).

D’autres viols sont motivés par des croyances populaires. Par exemple, une croyance africaine largement répandue attribue des vertus curatives au viol des vierges (notamment, la guérison du VIH/SIDA).

ð          l’inceste et les abus sexuels : attouchements sur l’enfant, caresses des zones érogènes sur le corps de l’adulte imposées à l’enfant, relations sexuelles avec pénétration orale, vaginale ou anale, etc. Dans le cas des abus intrafamiliaux, l’adulte agresseur cherche généralement à combler ses carences affectives ou son besoin d’affirmation et de contrôle (que ce soit par la douceur ou la tyrannie). L’enfant est souvent « adultifié » et représente le substitut d’une personne défaillante (par exemple, l’épouse). Dans d’autres cas, c’est la perversion qui pousse l’adulte à abuser sexuellement des enfants.

ð          les initiations sexuelles imposées. Un nombre croissant d’études montre que dans de nombreux pays du monde, la première expérience sexuelle des jeunes filles est souvent non désirée ou imposée. En France, d’après le Ministère de l’Education Nationale, selon le milieu socioculturel, entre 13% et 31% des filles âgées de 13 à 17 ans, non vierges, ont subi un rapport sexuel forcé[22]. Plus de 2/3 de ces exactions sont le fait de personnes connues et du même groupe d’âge.

ð          les grossesses précoces. Les mariages précoces vont fréquemment de pair avec des grossesses précoces. Elles sont liées au manque de moyens de contraception mais également à la volonté de l’époux d’assurer sa descendance. Elle sont dangereuses pour la santé, voire pour la vie, des jeunes parturientes.

ð          l’exploitation sexuelle à des fins commerciales (pornographie, prostitution) ou en échange de moyens de survie (abri, nourriture, protection, etc.). Dans certains pays, les enfants précarisés consentent à des relations sexuelles avec des adultes afin de pouvoir subvenir à leurs besoins. Le développement et la démocratisation des moyens de transport a contribué à ce phénomène (tourisme sexuel).

ð          la prostitution forcée, la traite des êtres humains et la vente d’enfant. Chaque année, des milliers de fillettes dans le monde sont enlevées par la force ou par la ruse, vendues par leurs parents et achetées par des réseaux mafieux (par exemple, jeunes filles kidnappées ou achetées en Birmanie et en Chine pour travailler dans les bordels en Thaïlande) et contraintes à se prostituer[23] (notamment en Asie), à travailler comme domestiques ou comme main d’œuvre exploitée dans des ateliers clandestins ou encore mariées de force. Le développement de la technologie moderne contribue à la criminalité sexuelle à l’égard des enfants. Par exemple, Internet peut se révéler une véritable « arme de communication » en donnant la possibilité à des internautes criminels organisés en réseaux de mettre en ligne des fichiers d’enfants.

ð          l’esclavage sexuel. Des enfants sont parfois utilisés comme esclaves sexuels pour assouvir les besoins des adultes. C’est généralement le cas des enfants soldats et des fillettes enrôlées par les belligérants dans certains pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie. Sur ces continents, des enfants sont également « adoptés » ou engagés par des familles pour remplir diverses tâches ménagères et satisfaire sexuellement les hommes de la maison

ð          les relations forcées avec un tiers. Dans certains contextes tels les conflits armés, les enfants et les adolescents se voient contraints, par les agresseurs, d’avoir des relations sexuelles, parfois même avec des membres de leur famille.

ð          les avances sexuelles importunes et le harcèlement sexuel (y compris le fait de proposer des relations sexuelles contre des faveurs) directes ou par le biais de médias (par exemple, « Chat » via Internet).

ð          les outrages à la pudeur. Citons l’exhibitionnisme et le voyeurisme imposés à l’enfant ainsi que l’utilisation de médias pornographiques en sa présence.

ð          les propos obscènes. La violence sexuelle n’est pas uniquement engendrée par une relation sexuelle complète, par des attouchements ou par des mutilations génitales. L’enfant forcé d’entendre des paroles ou des confidences obscènes peut aussi être traumatisé.

ð          les soins abusifs et le maternage sexualisé. Ils sont le plus souvent attribués aux mères. Ce nursing pathologique est généralement justifié par des considérations d’ordre hygiénique, médical ou éducatif. Citons les vérifications anales et vaginales, les toilettes intra-vaginales, les lavements excessifs ainsi que les prises de températures injustifiées ou l’administration abusive de suppositoires par voie rectale.

ð          les attitudes malsaines : climat et conduites sexualisés, promiscuité sexuelle, exhibitionnisme et confidences érotiques de la part des parents, etc.

L’enfant victime indirecte

L’enfant peut être la victime indirecte d’une agression sexuelle. Dans ce cas, il a été témoin ou a subi les conséquentes funestes d’une violence exercée à l’encontre d’un tiers.

ð          Il peut souffrir d’avoir vu des personnes être agressées sexuellement. La peur intense, l’impuissance ou l’horreur qu’il a pu ressentir peuvent être à l’origine d’un syndrome psychotraumatique.

ð          Il peut souffrir par ricochet d’une violence sexuelle subie par une tierce personne. Par exemple, un viol vécu par sa mère peut avoir pour conséquence de compromettre les capacités parentales de celle-ci. Traumatisée par l’agression, elle n’est plus a même de s’occuper correctement de lui.

ð          Dans certaines sociétés, la femme enfreint un tabou si elle est nue ou si elle a un rapport sexuel en présence de ses enfants, surtout de ses fils. A cause de la honte et de la culpabilité, une femme violée sous les yeux de son fils pourra réagir en se repliant sur elle-même et en le délaissant.

 

Les violences sexospéciques aux différents stades de l’enfance

Les violences sexuelles peuvent survenir à tout moment de la vie des enfants. Même si les enfants des deux sexes sont concernés par ces brutalités, les fillettes et les jeunes filles sont les plus exposées.

Avant la naissance

Dans certains pays, la violence sexuelle commence dès avant la naissance. C’est le cas par exemple, lorsque les femmes procèdent à l’avortement des foetus du sexe féminin.

Dans la petite enfance

Même si les fillettes sont plus fréquemment la cible des agresseurs, les nourrissons des deux sexes peuvent être victimes de brutalités sexuelles telles que les viols, l’inceste, la pédophilie, la pornographie, etc. Dans l’écrasante majorité des cas, les agressions sont perpétrées par des membres de la famille ou par des proches (baby-sitters, nourrices, par exemple).

Les bébés de sexe féminin sont également exposés au risque d’infanticide et de mutilations génitales. Dans certains pays, les fillettes sont allaitées moins longtemps que les garçons et les soins qui leur sont accordés lorsqu’elles sont malades sont négligés entraînant parfois leur décès.

Dans l’enfance

Les garçonnets et les fillettes peuvent être victimes de la prostitution infantile, de la pornographie, de viols et d’agressions sexuelles perpétrés par des membres de la famille, par des personnes jouissant de leur confiance ou par des inconnus.

Les mariages précoces touchent les deux sexes mais des fillettes sont fréquemment mariées à des hommes significativement plus âgés.

Dans certains pays, les fillettes risquent d’être mutilées (le plus souvent entre 4 et 10 ans). Elles ont souvent un accès réduit à l’instruction et aux soins de santé et reçoivent une alimentation différenciée en leur défaveur par rapport à leurs frères.

Dans de nombreux endroits du monde, les garçons subissent des rites de passage assortis de brutalités

Dans les pays en situation de conflits, les enfants des deux sexes risquent d’être enrôlés en qualité d’enfants soldats et les garçons encourent un risque important d’être exécutés.

Dans le cours de l’adolescence

Les adolescents des deux sexes peuvent être victimes d’inceste, de viol, de la prostitution ou de la pornographie forcées ; ils peuvent céder à des rapports sexuels liés à un chantage (frais de scolarité assumés par un « protecteur » en échange de services sexuels, notes scolaires surévaluées, etc.) et peuvent être contraints de se marier.

Les jeunes filles sont parfois « punies » en étant violées ou attaquées à l’acide par l’homme éconduit (et/ou par les amis de celui-ci) pour avoir refusé un engagement amoureux ou pour avoir mis fin à une relation sentimentale.

Les garçons issus des pays économiquement défavorisés sont plus souvent que leurs soeurs mandatés par leur famille pour « réussir » (des études, l’apprentissage d’un métier ou réussir économiquement en travaillant) dans les pays riches d’Europe ou d’Amérique.

Dans les pays en situation de conflits, les enfants des deux sexes risquent d’être enrôlés en qualité d’enfants soldats.

 

 

Bibliographie

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L’auteur

Sites de l’auteur :

http://www.stressaeronautique.netfimrs.com : articles professionnels et tous publics sur la peur de l’avion

http://www.psychologiehumanitaire.netfimrs.com : site consacré à la psychologie humanitaire. Articles sur le stress des expatriés, le débriefing psychologique, les thématiques humanitaires (enfants des rues, torture, violence sexuelle, traumatisme dans les catastrophes humanitaires, etc.)

http://www.resilience.netfimrs.com: Articles sur le traumatisme psychique, les enfants malades, l’hypnose, la thérapie brève, etc.

http://www.acouphenes.netfimrs.com : site consacré aux acouphènes. Articles destinés aux psychothérapeutes prenant en charge des patients atteints d’acouphénie et articles tous publics

 

Evelyne Josse est psychologue diplômée de l’Université Libre de Bruxelles. Elle est formée à l’hypnothérapie éricksonienne, à l’EMDR et à la thérapie brève.

Elle exerce en qualité d’expert en hypnose judiciaire auprès de la Justice belge et pratique en tant que psychothérapeute en privé. Elle est également consultante en psychologie humanitaire.

Elle a travaillé pour différentes ONG dont « Partage avec les enfants du Tiers Monde »,  « Avenir des Peuples des Forêts Tropicales », « Médecins Sans Frontières-Belgique » et  « Médecins Sans Frontières-Suisse ».

Passionnée d’ULM 3 axes (type avion), elle a mis sur pied avec Thierry Moreau de Melen, un ami pilote,  le programme ASAB (Anti Stress Aéronautique Brussels).

Auparavant, elle a également travaillé pour Médecins Sans Frontières-Belgique. Elle a exercé dans des hôpitaux universitaires auprès d’adultes atteints du VIH/SIDA et auprès des enfants malades du cancer. Elle a également été assistante en faculté de Psychologie à l’Université Libre de Bruxelles.

D’autres articles on-line du même auteur sont disponibles :

Traumatisme psychique et maladie grave
Sur http://www.resilience.netfirms.com :
– Accueillir et soutenir les victimes de violences sexuelles. Approche orientée vers la solution
– Le développement des syndromes psychotraumatiques. Quels sont les facteurs de risques ?
– Victimes, une épopée conceptuelle. Première partie : définitions
– Le vécu de l’enfant atteint d’une maladie cancéreuse. Diagnostic et première hospitalisation
– Le vécu des parents d’un enfant malade du cancer
– Métaphore et Traumatisme psychique

– Déceler les violences sexuelles faites aux femmes

– Les violences sexuelles. Définitions d’un concept multiforme

– La torture de masse. Le cas de l’ex-Yougoslavie

– Déceler les violences sexuelles faites aux femmes

Stress et traumatisme du personnel expatrié
Sur http://www.psychologiehumanitaire.netfirms.com :
– Les expatriés dans la tourmente. Le stress humanitaire

– Les expatriés à l’épreuve des séismes
– Le soutien psychosocial des équipes humanitaires. De l’incident critique à la prise  de décision

– Le soutien immédiat et post-immédiat des expatriés affectés par un incident critique

– Le défusing du personnel humanitaire affecté par un incident critique

– Comment faire? Le débriefing psychologique des expatriés affectés par un incident critique
– Comment gérer le stress dépassé lié à l’expatriation ?
– Commet gérer le stress traumatique survenant dans le cadre d’une expatriation ?

– Le débriefing psychologique dans un cadre professionnel

– Le réseau de pairs (peer support network). Le soutien du personnel humanitaire de retour de mission

 

Problématiques humanitaires
Sur http://www.psychologiehumanitaire.netfirms.com :
– Guide pour un assessment rapide des besoins psychosociaux et en santé mentale des populations affectées par une catastrophe naturelle
– Le traumatisme dans les catastrophes humanitaires
– Reconstruire le quotidien après un traumatisme collectif. Éloge du quotidien, de la routine, des rites et des rituels
– Les enfants des rues. L’enfer du décor

– Violences sexuelles et conflits armés en Afrique

 

Hypnose

Sur http://www.resilience.netfirms.com :
– Idées fausses circulant au sujet de l’hypnose

– Quels sont les indices d’une transe hypnotique ?

– Comment se déroule une thérapie par hypnose ?

– L’hypnose. Les réponses à vos questions

 

Stress aéronautique

Sur http://www.stressaeronautique.netfirms.com :
– Stress aéronautique. Peur de voler, phobie de l’avion, panique à bord J’ai peur en avion ! : Première partie : c’est quoi le stress aéronautique ?

– J’ai peur en avion !

– J’ai le mal de l’air !

 

Acouphènes

Sur http://www.acouphenes.netfirms.com :
– Les acouphènes. Traitement par l’hypnose

– Que peut apporter l’hypnose dans le traitement des acouphènes ?

 

Divers
Sur http://www.resilience.netfirms.com :
– Familles en difficulté. Guide à l’intention du psychothérapeute orienté vers la solution

– Le stress. Quelques repères notionnels

 

 


[1] Dans certains pays, les mutilations génitales sont interdites par la loi mais restent néanmoins largement pratiquées (par exemple, au Burkina Faso). La complicité des familles à l’égard de cette coutume, et notamment des femmes (mères et grand-mères), est un frein à la lutte législative menée par les gouvernements.

[2] « Comment reconnaître une maltraitance ancienne chez l’adulte et la personne âgée », http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confvictime/prvictimes.html

[3] En 1990 en France.

[4] En France depuis 1992 et en Belgique depuis 1989.

[5] Par exemple, en Occident, notre conception du rapport entre les hommes et les femmes ainsi que nos représentations sociales de la sexualité ont considérablement évolués au cours du siècle dernier sous l’influence du mouvement féministe.

[6] En anglais, on parle de « Sexual and gender-based violence » ou SGBV.

[7] OMS, 2002, « La violence sexuelle » in « Rapport mondial sur la violence et la santé », whqlibdoc.who.int/publications/2002/9242545619_chap6_fre.pdf

[8] Notons que la notion d’adulte est subjective et dépend de l’âge de l’enfant. Ainsi, pour les jeunes enfants un adolescent de 14-15 ans est généralement perçu comme un adulte.

[9] Sur le total des condamnations prononcées pour infractions sexuelles par les tribunaux français entre 1999 et 2001, plus de 97 % des condamnés sont des hommes. (« Les maltraitances sexuelles dans les Maisons de Retraite, les Prisons et l’Armée », Massardier L., http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confvictime/prvictimes.html).

[10] La violence sexuelle par des auteurs mineurs connaît une progression régulière en Occident (notamment en milieu scolaire). D’après une étude française, dans le cas des viols collectifs, l’âge des agresseurs est généralement proche de celui des victimes (Huerre P. (2002). La violence sexuelle est également fréquente dans d’autres contrées dans certains milieux spécifiques (enfants des rues, par exemple).

[11] OMS (2002), « La maltraitance des enfants et le manque de soins de la part des parents ou des tuteurs » in « Rapport mondial sur la violence et la santé », whqlibdoc.who.int/publications/2002/9242545619_chap3_fre.pdf

[12] Selon l’expression de Porchy M.-P. (« Histoire juridique et sociale de la maltraitance sexuelle et de sa prise en charge »,  http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confvictime/prvictimes.html).

[13] S.Ferenczi (1932), « Confusion de langue entre les adultes et l’enfant : le langage de la tendresse et de la passion », in « Psychanalyse, Oeuvres complètes, Psychanalyse IV », Paris Payot.

[14] Les jeunes adolescents séduisent parfois activement des jeunes gens, voire même des adultes.

[15] Notons cependant que dans certains cas, « l’enlèvement de la fiancée » est un scénario arrangé, le mariage étant consenti par les partenaires avant le rapt.

[16] Le terme « Hijab » signifie d’ailleurs « dérober au regard, cacher ». Il désigne le voile porté autour du visage cachant la chevelure, le cou et la nuque. Le Niqab est un voile couvrant tout le haut du corps sauf les yeux. La Burka est un voile fixé sur la tête par dessus le Hijab ; une fente permet de voir. La Burka « complète » ou « afghane » couvre entièrement la tête et le corps, une grille au niveau des yeux permet de voir sans être vu.

[17] En Occident, les filles issues de l’immigration ne sont pas toutes contraintes de porter ces tenues traditionnelles. Néanmoins, certaines optent pour un style vestimentaire masquant leur féminité (jogging, pantalons « baggy », etc.). Ce comportement est une réaction, du moins en partie, aux pressions exercées par leurs pairs masculins (notamment, atteinte à leur réputation, injures telles que « putes, t’es bonne, tu as un beau cul»).

[18] D’après Amyarta Sen, citée par Arlette Gautier, il existe un déficit de plus de 100 millions de femmes dans le monde(« Les violences contre les femmes dans les pays en développement »,  http://www.penelopes.org/archives/pages/docu/violence/pdv12.htm).

[19] Notons cependant que la scolarité des garçons était strictement religieuse.

[20]MENA est l’acronyme de mineurs étrangers non accompagnés. Il s’agit par de jeunes de moins de 18 ans non accompagnés par un représentant légal (parent ou autre tuteur). Outre les raisons déjà citées, certains MENA se retrouvent en Occident parce qu’ils sont tombés dans des réseaux de traite des êtres humains et ont été forcés à la prostitution ou à des activités criminelles. D’autres ont fuit un pays en situation de conflit. En Belgique, 1000 à 2000 enfants non accompagnés arrivent chaque année.

[21] Notons cependant que la circoncision n’affecte pas la capacité d’avoir des érections ou d’éprouver du plaisir sexuel pas plus qu’elle ne porte préjudice à la fécondité. On ne peut donc la considérer comme une mutilation contrairement aux excisions pratiquées chez les individus de sexe féminin.

[22] Rapport de Lagrange H. cité par Kaiser S. (2006) (« Rapports de genre à l’adolescence – entre violence subie et violence exercée », http://www.genreenaction.net/spip.php?article5452)

[23] Un million d’enfants travaillerait dans le commerce du sexe en Asie du Sud Est.

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3 Réponses pour Les violences sexospécifiques à l’égard des enfants

  1. khounchef dit :

    je suis née en france en 1963 au camps joffre a rivesaltes.mes parents sont appelés « francais musulmans.Depuis que je suis enfant,des l’age de 7 ans environ,après etre passée en « famille d’accueil dont je ne me souviens pas,(juste des sensations de saleté),ma mère biologique m’a récupérée ,un jour,femme que je ne connaissais pas,mon frère ainé de 7 ans de plus que moi l’accompagnait et il me disait:voila ta mère et moi je ne la connaissais pas.PUIS,dans cette nouvelle « maison »l’enfer pour moi a recommencer et continuer:ma mère m’a laissée au » main » de mon frère ainé qui a fait toute mon éducation:scolaire,enfin je crois!! a base de claques si je ne mémorisais pas !!et puis mon éducation sexuelle aussi,bien -entendu.Il a commencé par vouloir me montrer »comment on fait les enfants »,je lui ai dit que je savais ca déja et que en fait,malgré mon jeune age,je sentais juste le danger et vers quoi il voulait tendre.SA FORCE lui a été utile puisque qu’il m’a bloquée entre ses jambes et moi,trop petite et pas la puissance nécessaire pour me dégager de son emprise.ET,puis les jours et les nuits ont continués,il était toujours a l’affut,surtout pendant mon sommeil.J’ai « tout »fait pour me protéger(double couvertures,sacs de couchage,vetements la nuit sur moi etc..)et un jour j’en ai eu marre et j’ai dit a ma mère,a l’age de 7/8ans que « il » venait m’embeter la nuit,elle a répondu: »c’est pas grave,il est malade,c’est pas de sa faute ».Je me suis tue et tout a continué.Elle a pris la » releve » ensuite en voulant que je ne grandisse pas,elle me brulait avec du charbon mes parties intimes et les bouts de seins que je n’avais presque pas.Elle disait que c’était pour faire de « la magie » et enlever le mauvais et que personne ne me fasse du mal??Elle rentrait dans la salle de bain et un jour a décidé de me raser de la tete aux pieds pour que je n’ai pas de poil(sauf que je n’en n’avais pas ou si peu!!!)et puis,elle a continué a mettre des verrres chauds sur mes « petits tétons »et elle m’obligeait a boire des papiers écrits dans son dialecte avec du plomb et des « trucs dedans ».Je ne voulais évidemment pas,mais j’étais obligée sinon elle hurlait ,ses yeux devenaient en colère ou en furie ou ….je ne sais plus.De temps en temps,mon frère revenait a la charge et un jour,je me suis retrouvée nue,en pleine nuit,pendant mon sommeil et j’ai lutté de toutes mes forces mais je ne pouvais pas crier puisque ma mère le savait,et j’ai lutté,lutté,lutté,lutté,lutté,lutté,lutté,lutté et encore et encore toute la nuit et je me suis effrondée dans l’inconscience totale,mon corps n’était plus la,ne faisait plus partie de moi,je voulais juste boucher toutes les issues,je n’y arrivais pas,alors j’ai voulu aller dans un au -dela,l’inconscience,la nuit,ailleurs.Le lendemain,je me suis levée et j’ai traversé la cuisine,je marchais comme une morte-vivante,un zombie,j’ai vu des formes » humaines »j’ai marcher jusqu’a la salle de bain,je ne disais plus un mot,je ne parlais pas,mon corps avancait tout seul et mon esprit n’existait plus,juste des réflexes pour marcher ou plutot mettre 2 pieds en avant.J’ai fait comme ca,et je crois que je suis allée a l’école.ETplus je grandissais,vers les 11/12 ans,et un jour j’ai découvert comment m’anesthésier:à coup d’héter que j’inhalais tard,j’attendais que tout le monde soit couché et snif:je partais dans l’inconscience voulue et choisie.Depuis mes 8 ans/10ans j’ai toujours voulu mourir en vrai,en traversant les routes sans regarder,en me jetant sous un camion,en …et puis je n’y arrivais pas.JE DEVAIS AVOIR ENVIE DE VIVRE!JE CROIS BIEN que oui!!tous les jours,je ne pensais qu’a cela:comment mourir pour ne plus souffrir,j’avais trop mal,je n’en pouvais plus,j’étais épuisée,fatiguée,et je savais surtout que les » choses »se répèteraient inlassablement.QUEL INTERET POUVAIS-JE TROUVER A VIVRE ?AUCUN,me direz-vous.SAUF,que mes reves étaient plus grands,plus importants que tout.JE REVAIS DEPUIS QUE J’ai 10 ans ,que je ne ferais pas de mal aux enfants,que j’aiderais les enfants en difficultés,que un oiseau chante,je l’entendais chanter par la fenetre parfois,je regardais parfois,le soleil ,la lumière,le ciel.IL m’a toujours été interdit de jouer(je suis une fille,c’est normal d’après ma mère)je n’ai donc jamais joué et j’ai souvent regardé mes freres jouer et les enfants qui les accompagnaient:au foot;à rire,à se chamailler,à courir,à…..pendant ce temps,des envies de mettre le feu a la maison germait,j’avais comme des envies de bruler l’intérieur de la maison,seule,dans cette maison et je l’ai fait,et j’ai regardé le feu démarrer et tout a coup,j’ai vu ce que je faisais et j’ai tout stoppé:ouffff!!!!il était temps.personne n’a rien vu,j’ai ouvert la fenètre et j’ai tout rangé,comme si il ne s’était rien passé.J’ai continué a faire le ménage des chambres de mes frères,j’ai nettoyé la maison,j’ai repasser le linge,et j’ai raté….le couscous:j’avais 12 ans et « elle »ma mère m’avait ordonné de faire a manger avant que mon père ne revienne et que « tout » soit pret.je me suis demande comment préparer un couscous,alors j’ai réfléchis,j’ai essayé de me remémorer,de comprendre,de….BON,au final,j’ai pris la semoule et j’ai verser des tonnes d’eau dessus et j’ai malaxer(j’en ris toute seule)et j’en ai fait une grosse boule de pate(je ris seule en écrivant cela!!)et évidemment,le couscous est devenu une pate a semoule,enfin ,je crois car quant ma mère est rentré,oups!!!!et mon père aussi,me souviens juste pas de la suite!!(mais j’en ris en évoquant ce fameux »couscous » raté mais pour une 1ère,c’est déja pas mal d’en avoir fait une boule à ……rien.ET tous les jours,j’ai continué a rever que je pouvais m’oter la vie quant et comment je le désirais et a n’importe quel moment.ET tous les jours,j’ai aussi rever que je partirais et que je deviendrais grande et qu’enfin,je pourrais faire comme bon me semble ou juste « ne plus avoir peur » de cette maison »avec des barreaux et des gens « étranges »qui y vivent.JE les trouvais tous cinglé.MAIS,voila,les choses ne se sont pas passées comme je le croyais,comme je les revais PUIQUE MEME ADULTE OU PLUTOT JEUNE FILLE,a mon inscription a la fac a rennes,lors d’une soirée,en compagnie d’un homme que je croyais « gentil »je fus une nouvelle fois violée,j’avais dit : »non,je ne veux pas « mais il ne m’a pas écoutée et il a fait ce qu’il a voulu.Je voulais juste apprendre a etre a coté de quelqu’un sans avoir peur mais apparemment,je me suis encore trompée.je ne voulais pas faire l’amour,je voulais juste etre a coté de lui ,en toute tranquilité,ce fut raté et j’ai poussé un hurlement qui résonne encore a mes oreilles.j’ai couru et je me suis retrouvé dehors en train de courir,comme une « folle »en me tenant pour ne pas tomber.JE suis rentrée et ….après,je ne sais plus.A PARTIR DE LA,j’ai décrété que tous les HOMMES SONT DANGEREUX ET NUISIBLES;j’ai quitté rennes et je suis monté a paris,j’avais 20ans environ.J’ai hai tous les hommes et plus personne ne m’a approché,j’avais compris comment enfin me défendre:ne pas leur parler,ne pas les regarder,ne pas leur sourire,ne pas les provoquer,ne pas etre pres d’eux,ne pas les voir,juste LES HAIR.Je suis allé vers les femmes pour me sentir protégée et de la ,j’ai entamé mon analyse a paris,avec madame léonne papelard massari qui m’a sauvé la vie car cette idée de mourir était trop présente,à mon gout.il fallait que je m’en débarrasse a tout prix pour qu’enfin je vive.JE VENAIS D’avoir 21/22 ans.ELLE ,MADAME leonne papelard massari NE M’a jamais abandonnée ni lachée malgré mes retards,mes absences….parfois,de longues absences.ET j’ai beaucoup voyagé:je suis allé aux antilles… au sénégal…j’ai fait des études d’infirmières en psychiatrie,j’ai rit,j’ai découvert beaucoup de « choses »,j’ai réalisé certains de mes reves,mais je n’ai pas encore rencontré la » belle personne »d’un point de vue sentimentale car je suis tombée sur une femme tres autoritaire aussi dure qu’un homme:j’étais interdit de » tout » ensuite sur un pervers narcissique sans sentimements et sans affects, puis sur un escroc,harceleur ,ensuite sur le dernier en date,un homme se disant etre une belle personne, franc-macon,humaniste,humanitaire,autoritaire avec des divergences de fonds et de formes ,peu importe,il vient de m’écrire par mail que c’est la fin et qu’il est convaincu qu’ il souffre dans notre relation et qu’il a compris au travers de son psy,qu’il veut vivre normalement avec des personnes saines.voila.AUJOURDH’ui,j’en suis la(et las!!! des histoires « amoureuses »j’ai 48 ans.J’ai encore des reves en tete,et j’espère les réaliser incessamment sous peu.inchallah.JE SAIS QUE LES REVES SE REALISENT TOUJOURS.

  2. la vérité doit un jour éclater,doit etre dite, dit :

    la vérité doit éclater,elle doit etre dite,le silence ne fait que renforcer la culpabilité de la victime qui n’est en rien coupable ni responsable des maltraitances des adultes.
    UN ENFANT EST TOUJOURS UNE VICTIME D’ADULTES QUI EN ONT LA RESPONSABILITE et qui abusent de leur pouvoir pour maltraiter,abuser,rendre coupable,responsable alors qu’a la base,un enfant fait confiance aux adultes qui doivent lui apporter la sécurité,de jours comme de nuits.
    SE TAIRE NE FAIT QU’aggraver la fragilité de l’enfant qui pense que « tout » est de sa faute.
    PARLER GUERIT LES BLESSURES;C’EST LE Debut de la guérison,un premier pas vers la reconstruction.
    CROIRE CE QUE DIT L’enfant est aussi important pour son devenir.
    LE TEMPS GUERIT LES BLESSURES DE L’AME ET DU CORPS.
    COURAGE;VOUS ALLEZ Y ARRIVER.
    VOS REVES SE REALISERONT;
    UN JOUR,vous rencontrerez la belle personne qui vous rendra heureuse et à qui vous ferez confiance.
    un jour,vous n’y penserez plus et vous irez vers vos reves.
    un jour,le passé sera derrière vous .
    un jour,le soleil brillera et vos nuits deviendront calmes.
    un jour,vous n’aurez plus peur.
    un jour,la vie vous sourira et vous sourirez a la vie.

  3. Bernard dit :

    3 personnes ont eu envers moi un comportement malsain: le fils d’un voisin, ma mère et mon père.
    Le fils du voisin: je ne sais pas comment il a fait, mais je me souviens que lorsque j’avais 4 ou 5 ans, qu’il m’avait fait enlever mon pantalon et qu’il avait simulé une pénétration. Il était devant moi et au dessus de moi, et il poussait de droles de petits cris. Je ne pense pas avoir été sodomisé, car au vu des nombreux lavements que je recevais, ma mère se serait aperçue de quelque chose. Mais lorsqu’à 6 ou 7 ans, j’ai appris qu’il avait été arrêté pour viol et que j’ai voulu tout raconter, je me suis aperçu que mes parents prenaient fait et cause pour lui (comme par hasard, la fille l’avait provoqué et elle était consentante). J’ai compris que je ne serais jamais cru et que je ne pourrais jamais leur faire confiance.
    Ma mère: à 7 ans, alors qu’elle ne l’avait jamais fait auparavant, elle exige que je me déculotte, me couche de force sur ses genoux et me décalotte avec brutalité. Puis elle m’emmène chez le médecin qui répète le geste. Jamais je n’ai eu aussi honte. Je précise que pour les lavements comme pour ce cas là, elle était seule avec moi.
    Mon père: à 14 ans, il me trouve soudain « beau » et il n’a de cesse d’essayer de me coincer dans les coins pour m’embrasser « à la russe ». Il en profitait aussi pour m’espionner quand je prenais mon bain dans une grande cuvette, protégé d’un seul paravent, dans la cuisine. Lors de ses assauts, je me débattais et l’envoyais valser au loin, ou quand il arrivait à me coincer, je me précipitais contre le mur avec lui pour le forcer à lâcher prise et lui faire bien mal, ce qui me valait des regards de haine, de ces regards avec les pupilles en tête d’épingle.
    Je passe sur les manipulations de toute sorte (larbin, coursier, béquille et confident de ma mère), les menaces de mort, les humiliations publiques, le sentiment d’abandon et de solitude absolue, car ce serait trop long.
    Ce qui m’a aidé à tenir: l’écriture, pour ne pas crever, et la vengeance. Pour le fils du voisin, c’est fait, il est mort il y a des années, comme ça, il ne peut plus faire grand mal à personne. Je suis même prêt à vous livrer son nom et le lieu de sa sépulture, pour qu’on puisse aller pisser sur sa tombe. Pour mes vieux, j’ai plaisir à assister à leur dégradation physique et mentale, à les voir devenir bourreaux l’un de l’autre, à les abandonner peu à peu et ne plus lever le petit doigt. Il y a un verset des 10 commandements que j’abomine particulièrement; vous m’aurez compris.
    Monstrueux? Peut-être, mais au moins, JE NE SUIS PLUS UNE VICTIME.

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