Evolution et changement dans le système.

Dans un système, le changement existe-t-il vraiment? Parménide enseignait qu’en vérité, seul l’être un, immobile, fini et sphérique existe. Héraclite proposait l’inverse. Popper parle d’un avenir ouvert, non complètement déterministe.


Inroduction: Le système est né dans le milieu rigide des sciences dures, avant qu’il ne soit adopté par les sciences “molles” et de façon plus générale, par toutes les activités humaines, l’économie, la philosophie, la sociologie, la psychologie. Les mathématiciens ou les physiciens n’en faisaient qu’un artefact, qu’un objet mathématique abstrait qui leur permettait de comprendre le monde tel qu’ils voudraient qu’il soit. On s’est aperçu très vite que le système était bel et bien un être vivant qui voulait vivre sa vie et que celle-ci suivait une évolution naturelle qui obéissait à certaines règles. Voici des arguments pour décrire cette évolution, pour parler de la vie su système, pour amener un changement lorsqu’en thérapie on cherche à rendre ce système un peu plus vivant, un peu plus autonome, un peu moins fermé, un peu moins rigide, un peu moins étroit.

Dans un système, le changement existe-t-il vraiment? Parménide enseignait qu’en vérité, seul l’être un, immobile, fini et sphérique existe. Tout le reste, le changement, les couleurs, la variété chatoyante et mouvante du sensible est opinion (doxa) et n’existe qu’en apparence. La science est parménidienne puisqu’elle cherche à ramener le changement à l’identique, l’irréversible au réversible, l’incertitude de l’avenir à notre seule ignorance, et à postuler la symétrie du futur et du passé à la manière d’un film où tout serait déjà écrit. Einstein est parménidien puisque pour lui, le temps est spatialisé. Héraclite proposait l’inverse. Tout coule, rien n’est identique à soi-même à travers le temps. Le devenir est premier, c’est l’identité qui est une illusion. Platon ajoute que les invariants, (ce qui ne change pas) sont hors du monde sensible, comme les formes géométriques. Popper évoque la possibilité d’un avenir ouvert, un avenir non complètement déterministe. A ses yeux le problème du changement est le plus fascinant de la physique et de la science. S’il existe une philosophie des psychothérapies, comme il existe une philosophie des sciences, elle se doit de réfléchir, elle aussi, sur le changement, sur l’appréhension du réel et sur les conceptions du temps. Tout changement est changement de quelque chose. Il doit exister quelque chose qui change, et ce quelque chose doit rester identique à lui-même pendant le changement. Mais s’il reste identique à lui-même comment peut-il changer ? La notion de changement est-elle une contradiction ou un paradoxe ? Une feuille verte change lorsqu’elle devient marron, mais pas si on la remplace par une autre feuille verte. Il est essentiel que la feuille changeante reste la même feuille pendant le changement. Comme il est tout aussi essentiel qu’elle devienne autre chose. Il y a donc quelque chose derrière les apparences. Le résilient trouve dans son activité un changement, un rebond qui le rend, du moins le croit-il, invulnérable. Mais il a toujours au fond de lui une blessure ancienne qui ne demande qu’à se manifester le jour où à cause de circonstances qu’il ne domine pas, son sentiment d’invulnérabilité vole en éclat. Cette opposition fondamentale entre l’être et le paraître aboutit aux lois de la conservation d’énergie, de masse ou de substance (Parménide, Einstein, Lucrèce…), et au déterminisme total. La cause est toujours présente dans son effet. C’est ce que proclame le premier principe de la thermodynamique. Cela a inspiré les psychothérapies qui se référent à une causalité linéaire. Les lois, les règles sont indépendantes du temps et n’intègrent pas le devenir. Elles s’appliquent dans les deux sens, (la physique ne connaît pas le sens du temps) il y a donc prédictibilité et rétrodictibilité. A partir des circonstances actuelles, on peut prévoir les conditions finales mais on peut aussi en déduire les conditions à l’origine.

Une autre façon de penser le changement, est de se référer à la deuxième loi de la thermodynamique qui en prônant l’entropie introduit le cours du temps et l’idée qu’un système évolue sans jamais revenir à son état d’origine. Si le sucre se dilue dans le café c’est que l’entropie du café sucré est supérieure à celle du café plus celle du sucre. Le monde n’est pas constitué de choses même changeantes mais de procès. Il n’y a pas de choses qui demeurent identiques à elles-mêmes mais des processus identiques à eux-mêmes. Effectivement, le changement n’est pas une illusion puisqu’il peut être vécu. Il y a un cogito temporel qui fait que je ne peux pas douter que je change. Et si le changement est la réalité irréductible à la prédiction, rien n’est jamais écrit d’avance, il existe plusieurs suites possibles. Seul le passé est entièrement fixé et il n’y a aucune symétrie entre le passé et le futur.

L’espace et le temps sont des abstractions pas forcément réelles alors que les relations spatio-temporelles entre des événements sont bien réelles. Cela se voit dans l’irréversibilité, l’indéterminisme quantique, les théories de la résonance imparfaite, le big-bang lui-même puisqu’il inclut des événements irréversibles. En économie, comme dans toute relation les parménidistes essaient de ramener tous les échanges à des jeux à sommes nulles en s’appuyant sur le principe de conversation de la matière de Lucrèce (Marx affirme que la richesse accumulée par les riches est compensée par une augmentation de la misère des pauvres). Popper lui répond en apposant l’émergence à l’invariance ; les deux échangistes gagnent quelque chose au cours de la transaction. Prigogine renchérit en montrant que quand deux personnes se rencontrent et se parlent, il en reste toujours quelque chose même lorsqu’elles se sont séparées. Cela explique que quand nous avons assisté à un séminaire de formation, même s’il nous est impossible d’expliquer tout ce que l’on a entendu, donc si on a l’impression de n’avoir rien appris, force est de constater que notre façon de travailler s’en trouve modifiée lorsque nous revenons dans notre cabinet. Nous avons “changé.” S’interroger sur le changement, c’est-à-dire sur les modifications de la matière, de l’espace nous amène à aborder la notion du temps. C’est valable pour les mathématiques, l’astrophysique, la biologie, la physique, la chimie etc., et les sciences humaines. Les thérapies brèves, le MIR (Mental Research Institute) à Palo Alto ou le BFTC (Brief Family Therapy Center) à Milwaukee ont toutes inscrit le changement dans leurs priorités. Toutes les thérapies veulent bien sûr modifier l’état du système que présente le sujet en arrivant, mais en général elles cherchent à expliquer le devenir à partir de règles indépendantes du temps, qui échappent au devenir. Elles étudient le passé, et se basent sur des règles “qui sont mais ne deviennent pas”. La rétrodictibilité fait qu’en partant d’un symptôme, on déduit les conditions initiales du système. La prédictibilité part de l’état actuel pour nous dire comment les choses seront dans le futur et à proposer telle intervention dont le résultat ne fait aucun doute puisqu’il est programmé. Si le patient ne va pas mieux, c’est qu’il le fait exprès, qu’il refuse de guérir. Mais au-delà de cette boutade, a-t-on vraiment le choix ? Comment fonder des théories sur des concepts fluctuants ? Si le statut de ces lois n’est pas fixe que deviendra le statut de ces lois ? Si le concept de mouvement est mobile que peut-on dire qui ait la moindre chance d’être vrai ? Et si on n’a aucun choix n’est-on pas enfermés dans un paradoxe ?

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