Le tigre (le réveil)

Notes de lectures proposées par René Nuri : “Réveiller le tigre”, guérir le traumatisme (Socrate) Il nous est apparu intéressant de mettre en parallèle le texte de Fischer et celui de Lévine. Pour Lévine L’homme est attaqué deux fois par le traumatisme, une fois dans le réel, une fois dans la représentation du réel.


La distance sujet objet : 1) S’il existe une distance éloignée, les sciences dures. 2) Si elle est plus proche, en biologie, en physique quantique s’exerce le principe d’incertitude d’Heisenberg. 3) Si la distance est fusionnelle, c’est le champ des expériences mystiques, de l’esthétisme. Le réel est caché, inabordable, nous ne voyons que des réalités. Il y a des vérités, mais pas de vérité absolue Extrais de philosophie des sciences (ARTE)

L’homme est attaqué deux fois par le traumatisme, une fois dans le réel, une fois dans la représentation du réel. *La première attaque comprend des perceptions, la souffrance des coups, la sidération, le gel des sensations qui empêche de souffrir. *La deuxième nécessite une mémoire, notre façon de prendre les coups, notre environnement affectif, culturel.

L’énergie stockée pendant le traumatisme (sidération) doit pouvoir s’écouler par l’action qui produit des gestes, des images, des mots. Si vous ne pouvez ni fuir ni combattre, vous gelez votre vie psychique. La différence entre la course interne du système nerveux et l’immobilité externe du corps génère une tornade énergétique, foyer de la formation des symptômes post-traumatiques. A côté du choc traumatique, il existe le choc développemental, cruauté et/ou négligence, avec atteinte du maternage et du quidage de l’enfant. Les sensations sont issues des symptômes et les symptômes viennent de.l’énergie comprimée

Le figement entraîne l’apparition d’un état de conscience modifié où aucune douleur n’est ressentie. L’aptitude à entrer et à sortir du figement est la clé qui permet d’éviter les efforts nocifs du traumatisme. A défaut d’achever ce processus qui nous fait entrer et sortir du figement apparaissent les syndromes post-traumatiques. Le figement est une réponse aussi valable que la fuite ou le combat. Il faut rester en vie jusqu’à ce que le danger se soit éloigné. Les conséquences du traumatisme seront analysées plus tard. D’un point de vue biologique, il faut rester en vie jusqu’à ce que le danger soit passé, ses conséquences seront examinées plus tard : 1) un prédateur ne tue pas une proie immobile, -2)-il ne mange pas un animal déjà mort,3) il ne détecte pas un animal immobile,4)le figement permet au reste du troupeau de s’échapper,5) enfin, il offre une analgésie qui va diminuer les souffrances de la mort.

Ignorer que l’on a vécu un traumatisme ne met pas à l’abri de ses conséquences. S’interroger sur leurs origines ou s’ils cesseront un jour, génère de l’anxiété et donc amertume, désespoir avec sentiment de totale impuissance, aliénation et peur de parler de ces symptômes. Interpréter les symptômes débouche sur des conclusions erronées. Un viol dans l’enfance qui n’existe pas, parce que la dynamique du trauma entraîne l’apparition de souvenirs étranges et effrayants.

Le déni est une tentative de solution qui empêche la guérison.

Le sujet est traumatisé par : Le traumatisme lui-même. Le contexte de vie lors de celui-ci Les caractéristiques propres au sujet ; la génétique, l’âge, la religion… Les compétences acquises Les sentiments personnels du sujet quand à sa capacité à affronter le problème. IL est dévoré par un sentiment de honte, de peur, d’impuissance, d’être mauvais….IL est trop effrayé et trop honteux pour appeler à l’aide ; « Je restais seul terrifié à l’idée de mourir ».

Le Felt Sence est la conscience personnelle d’une situation, d’une personne, d’un événement. Un moyen de vivre la totalité de nos sensations. Il est influencé et modifiables par nos pensées. Le fait que les sensations se modifient en permanence réduit le besoin de savoir ce qui s’est réellement passé. La transformation d’une sensation se fera en une autre sensation, une image, un sentiment selon un rythme qui lui est propre. Un individu peut croire qu’il a été torturé ou violé alors que son organisme cherche seulement à faire passer le message que la sensation vécue est ressentie comme un viol, une torture. Il contient les émotions de base directes et intenses, la colère, le chagrin, le dégoût, la joie, la peur, dans des nuances sans cesse changeantes. Il augmente le plaisir de nos expériences sensuelles. C’est une porte d’entrée vers la spiritualité. Il donne la mémoire et la créativité, il nous donne l’expérience du bien-être, de la paix, de notre unité, du moi.

Les explications, les convictions, les interprétations peuvent être un obstacle empêchant le sujet d’entrer dans le felt sence et de l’approfondir et donc de guérir. Or ce sont les sensations qui accompagnent ces images qui ont de la valeur et plus encore la façon dont elles se modifient. Apparenté à la conscience il permet de vivre le présent sans chercher à le comprendre ou à l’interpréter.

Lors du figement, pendant un certain temps, la victime garde la possibilité d’une fuite frénétique ou d’une attaque rageuse. Au-delà, le sujet se fige complètement et s’écroule. L’énergie bloquée se lie aux émotions de terreur, de rage et d’impuissance.

Mais l’énergie qui aurait été libérée lors de la fuite ou du combat se trouve piégée, bloquée et amplifiée dans le système nerveux. C’est un état émotionnel d’anxiété ou la non réponse de combat se transforme en rage et celle de non fuite en sentiment d’impuissance. Normalement bref le figement est maintenu de l’intérieur dans l’EPTS.

L’impulsion à l’agressivité est si violente et si effrayante que le sujet se retourne sur lui-même plutôt que de la laisser s’exprimer. Cette colère implosée entraîne une dépression anxieuse. Les victimes qui commencent à sortir du figement sont souvent piégées pa la peur d’un réveil agressif et d’une violence potentielle ; Les syndromes post-traumatiques s’accumulent, se complexifient, se pérennisent. Si on dissocie la sensation du figement de la peur qui l’accompagne, on sort de l’immobilité.

Définitions :

La force de la résilience s’oppose à l’impuissance. L’enracinement permet la résistance aux chocs. L’aptitude au rebond souligne la faculté de s’enraciner et de se déraciner de façon rythmique. L’agressivité est une aptitude biologique à être vigoureux, énergique. J’ai le sentiment de ma puissance, c’est moi qui mène ma vie. La renégociation rétablit les ressources altérées pendant le traumatisme. L’orientation dissocie peur et excitation. Elle permet de s’assurer de sa position par rapport aux circonstances, à l’environnement. La réponse d’orientation est une réaction d’alerte L’excitation est chargée d’une énergie libre qu’il faut enraciner. La maîtrise regroupe les techniques appropriées pour gérer les menaces L’activation est le processus énergisant qui stimule nos réponses de survie. En général elle est agréable mais chez les traumatisés elle s’associe à l’expérience insupportable d’immobilisation et de peur. L’activation est liée à l’immobilisation. Chaque fois l’adrénaline les rend plus forts plus apte physiquement à la course, mais avec le sentiment d’impuissance tel qu’il empêche de trouver une porte de sortie. L’impuissance apparaît lorsque les réponses de figement, d’orientation, de défenses deviennent rigides, perturbées et qu’elles ne prennent que des chemins prédéterminés et inappropriés.

Les quatre éléments du traumatisme : 1) L’hyperactivation : Le corps rassemble ses ressources énergétiques pour les mobiliser face à une menace potentielle externe, interne, réelle ou imaginaire. 2) La constriction : Tension serrement, elle touche le tonus musculaire, l’attitude, la respiration etc…. 3) La dissociation nous protège d’une activation qui s’intensifie avec distorsion du temps et de l’espace. Il ne faut pas l’empêcher, mais au contraire augmenter la conscience que nous en avons, conscience / corps, une partie du corps / ensemble, le moi / émotions, les pensées / sensations.Le moi / souvenir de toute autre partie de l’évènement. Le déni est une dissociation à faible niveau énergétique. Les symptômes sont une dissociation. Les symptômes sont des dissociations et le reste du corps. Céphalées = reste du corps. 4) L’impuissance n’est pas une croyance ou une perception ou un jeu de l’imagination, c’est une réalité. Une impression de paralysie si profonde que le sujet ne peut ni crier ni bouger ni rien ressentir.

Les symptômes du traumatisme peuvent être précoces (le noyau traumatique : hyperactivation, constriction, dissociation, impuissance), retardés (attaques de panique comportements d’évitement), ou encore plus permanents (fatigue chronique, problèmes du système immunitaire, incapacité d’aimer, de se lier, d’éduquer) …Citons :

Les comportements d’évitements servent à se protéger de l’activation suscitée par la perception d’une menace permanente. Le champ vital se trouve réduit à des situations à faible potentiel d’activation. La peur des émotions négatives. Dans sa forme pure l’énergie libérée par le trauma est vitale, positive, ressentie comme agréable. Si elle échoue à nous protéger, une partie se transforme et donne naissance à des sentiments négatifs de peur, de rage, de haine et de honte. Ceux-ci constituent une des composantes des symptômes qui se développent pour contenir l’énergie résiduelle et sont étroitement liés à l’énergie vitale. Les thérapies médicamenteuses ou l’abus de substances…

Le but de ces comportements de stabilisation est de créer un environnement stable. Il leur faut un contenant tellement fort énergétiquement qu’il ressemble à un barrage. On en arrive à une situation paradoxale ; les victimes doivent à tout prix éviter des situations qui leur procureraient plaisir et détente parce que ces situations risquent de perturber l’équilibre nécessaire à la stabilité de leur symptômes.

L’univers de la victime comprend :

1) L’impuissance chronique 2) L’hyper vigilance 3) L’inaptitude à apprendre de nouveaux comportements.

La menace cachée. L’hypervigilance est l’expression directe et immédiate de l’hyperactivation, première réaction au danger si la réponse initiale génère un réponse d’orientation anormale, excessive et compulsive voire irrépressible. Le sujet cherche à tout prix une source de danger externe, alors qu’elle est la conséquence d’une activation intérieure. Et même si un danger externe est découvert il en cherche un « autre » (compulsion). Cette hypervigilance se canalise sur les muscles du cou, les yeux…Le cerveau lui-même devient tout à fait irrationnel dans sa recherche de dangers. Une grande quantité d’énergie est concentrée dans une activité qui devient de plus en plus répétitive et compulsive .Il en résulte une perturbation des rythmes physiologiques et comportementaux (sommeil..)

Ne pas pouvoir apprendre. La réponse d’orientation sert à identifier les nouvelles informations qui parviennent à la conscience. Si cette fonction est perturbée, tout fait nouveau amène surcharge et confusion. L’esprit ne peut ni les organisés ni leur donner un sens, ni les utilisés. Une information qui n’a pas trouvé de sens est oubliée. Tout problème nouveau peut transformer des circonstances tout à fait ordinaire en cauchemar de frustration de colère et d’anxiété.

Le sentiment chronique d’impuissance Il survient lorsque les réponses d’orientation de figement et de défenses deviennent si rigides et si perturbées qu’elles suivent invariablement des chemins prédéterminés et inadéquats. L’activation est étroitement liée à l’immobilisation. L’adrénaline a beau les rendre plus forts et physiquement plus aptes à fuir ou combattre, leur sentiment d’impuissance est tel qu’il les empêche de trouver une porte de sortie.

Le couplage traumatique. Il lie un stimulus à une réponse particulière, spécifique et obligatoire. La yohimbine déclenche une activation chez les anciens combattants souffrant de stress post-traumatique qui est indissociablement liée aux émotions qui accompagnent le figement : terreur, horreur, rage, impuissance. Parfois l’excitation sexuelle peut mener à la panique, au figement, et à l’impuissance plutôt qu’au désir. Cela entraîne ces personnes à croire qu’elles ont été abusées alors qu’il ne s’agit que d’un lien avec un traumatisme

L’anxiété traumatique. Elle vient de l’état d’activation incessant, du sentiment permanant d’un danger, de la recherche constante de ce danger, de l’incapacité à l’identifier et du sentiment d’impuissance. Lorsque nous échouons à sortir de la réponse au figement, le message biologique dit : « La vie est en jeu ». Sentiment de mort imminente amplifié par la rage, la terreur, la panique, l’impuissance, c’est-à-dire l’anxiété traumatique. Elle se manifeste par de la nervosité, de l’inquiétude, une attitude tendue. Ces inadaptations ne sont pas des traits de personnalité, elles indiquent que le système nerveux est débordé temporairement.

Les symptômes psychosomatiques

Le déni. Les victimes se résignent parfois à leurs symptômes. Elles n’essaient même pa s de trouver une porte de sortie. Le déni et l’amnésie jouent un rôle dans cette résignation. Ce sont des symptômes, pas des choix volontaires, pas la marque d’une faiblesse du caractère ou un dysfonctionnement de la personnalité. Ce comportement est inscrit dans la physiologie, au début ça aide à préserver la vie puis ça se chronicise.

L’attente des victimes La fillette abusée se fige dans son lit parce que la fuite ne la sauverait pas de la terreur et de la honte. Chaque fois que l’inceste se produit elle se fige. Elle sera incapable de sortir de son figement toute sa vie indépendamment de la situation à laquelle elle est confrontée. Elle s’identifie tant à la honte qu’à l’impuissance. Les victimes « décident » qu’elles sont impuissantes. Elles cèdent au sentiment d’impuissance même lorsqu »elles peuvent faire face, voire en provoquant le danger, (réaction contra phobique où leur attitude engendre une victimisation plus profonde). S’il n’est pas conscient, l’impact du traumatisme reste actif et contribue à toutes nos motivations et toutes nos pulsions : L’enfant frappé devient un adulte qui frappe. Tant que l’énergie sus-jacente qui vient du traumatisme ne sera pas libérée cette compulsion ne pourra être contenue que par une grande volonté. Ce phénomène entraîne la remise en acte.

La remise en actes peut-être sévère et compulsive, nous sommes entraînés dans des situations qui reproduisent le trauma. C’est un « acting-out ». La prostituée qui a été violée dans l’enfance Nous vivons les effets du traumatisme sous forme de symptômes somatiques (ou de maladies psychosomatiques), de schémas comportementaux complexes dans nos relations intimes, au travail, dans des accidents à répétitions, des événements apparemment fortuits. Sur le plan biologique la remise en actes est une stratégie de survie. On se prépare à revivre un jour la même menace. Mais ce mécanisme inné peut dégénérer en une remise en actes tragique et dramatique. La décharge énergétique a été incomplète, cela ne permet pas de revoir les faits de façon ludique et la victime revoit des flash-back Un comportement violent peut procurer un certain soulagement momentané et un sentiment de fierté, mais sans décharge biologique il n’y a pas d’achèvement. Le cycle de la honte et de la colère est réamorcé. Le système nerveux reste activé ce qui pousse à refaire le seul comportement qu’il connaît pour avoir un peu d’apaisement, celui de la violence. Essayer de contrôler l’énergie résiduelle en l’intériorisant donne un « acting-in ». C’est aussi violent et ça ne réussira pas à gérer un niveau d’activation élevé.

« Le besoin de rétablir la justice, de la faire régner ou de réparer et prévenir l’injustice, est la seule et unique cause universelle de violence »

Faire justice est une forme d’achèvement, dans le monde irrationnel du « felt-sense ». Sans décharge, sans achèvement, nous sommes condamnés à répéter le cycle sans fin des « acting-out » ou des « acting-in ». La remise en actes représente une tentative de l’organisme d’achever le cycle naturel d’activations et de désactivations qui accompagne la réponse à la menace dans la vie sauvage. Mais en reprogramment quasi à l’identique l’acte originel ; la probabilité de trouver une autre porte de sortie est très faible.

Dans la renégociation le cycle infernal est transformé en un processus de guérison. L’envie de revanche ou de violence disparaît, la honte et le blâme se dissolvent dans l’accueil du renouveau et de l’acceptation de soi.

Le rôle de la conscience. Le lien entre la remise en acte et le trauma originel n’est pas toujours évident. Ce peut être une situation différente, par exemple un accident, toujours les même blessures, avec une fréquence anormale. Ce peut être la date anniversaire qui fait le lien

Le théâtre du corps. L’activation devient chronique par l’action de sensations et d’émotions d’origine interne. Le traumatisme doit être transformé de l’intérieur, alors que la remise en actes se joue dans le monde extérieur Nous pouvons démanteler les schémas répétitifs qui conduisent à la remise en actes et retrouver l’accès à des comportements adaptatifs. Notre corps nous dit où sont nos blocages, et si nous ne progressons pas trop vite, notre intellect nous fera savoir comment réguler l’expérience afin de ne pas être débordés. En allant doucement, nous pouvons digérer et intégrer les aspects non assimilés du vécu traumatique à un rythme tolérable.

Transformation c’est un changement qui nous fait passer d’un état post-traumatique à la sérénité, du figement à la fluidité de la peur au courage, de l’étroitesse d’esprit à la réceptivité. Sans devoir faire l’effort de pardonner, nous comprenons qu’il n’y a rien à blâmer. La métamorphose est profonde et atteint les fondements même de notre être. Même si l’environnement est le lieu de tous les dangers nous ne souffrons plus de la peur incessante que crée l’hypervigilance. Le danger existe mais il peut être sous contrôle. La confiance remplace l’anxiété en toile de fond de notre vie.

Les deux faces du traumatisme. Le traumatisme amplifie et suscite aussi bien l’expansion que la contraction du psychisme, du corps et de l’âme.

La renégociation, laisser couler. Le traumatisme crée une brèche dans la barrière qui nous protége des stimuli entraînant un sentiment de détresse insupportable. Ilse forme un vortex traumatique qui nous aspire en dehors de notre vécu dans des remises en actes. ¨Pour y échapper, nous nous rétractons et nous devenons phobiques. Nous ne nous permettons plus de vivre ni ce qui est en nous ni ce qui est à l’extérieur. La nature crée immédiatement un vortex de guérison qui un troisième choix à côté de ceux de revivre les traumatismes ou de les ignorer, la renégociation. En nous déplaçant entre ces deux vortex les énergies sont libérées et les deux vortex se dissolvent. Nous pouvons vivre l’excitation sans être tendus ou terrifiés, nous pouvons acquérir le véritable sens de la maîtrise. Ce contenter de faire ressurgir du passé d’horribles souvenirs est dangereux et inutile. C’est une forme de remise en actes.

La mémoire. Le réalisme des images qui se forment est renforcé par l’intensité de l’activation qui lui est associée. Une signification émotionnelle ou motivationnelle d’une perception est le préalable à ce qu’elle devienne consciente ou qu’elle se transforme en souvenir. Si nous nous donnons le droit de créer un souvenir qui ne soit pas strictement exact, nous nous donnons la permission de guérir. Un souvenir est toujours reconstruit, il est fait d’éléments venant d’autres expériences et si nous le fragmentons cela diminue l’intensité des émotions et des sensations que le trauma a suscité Le soi-disant souvenir peut même paraître plus réaliste que l’événement réel, à cause de la pression médiatique, des livres, du thérapeute, chez des gens qui vivent une grande détresse émotionnelle et qui cherchent une cause extérieure. Ils sont prêts à des collages iatrogènes à produire de faux souvenirs.

Pouvoir se souvenir d’un scénario terrifiant et savoir qu’on a survécu peut rendre fier, c’est un élément important de la construction de l’estime de soi. Le moi vit un certain affermissement, une certaine expansion. La « vérité sur ce qui s’est passé »est éprouvée en se déplaçant avec fluidité entre les vortex traumatiques et de guérison. Le processus de guérison est intérieur, mais nous ne pouvons guérir que si nous nous détachons des symptômes.

Mettre en signet le permalien.


4 Réponses pour Le tigre (le réveil)

  1. Saukhrâte dit :

    L’idée de la fiérté ne peut supporter un moi qui ne cherche plus qu’une vérité palpable, ce n’est pas en jouant avec dans un miroir que l’on trouve la vérité. La fierté n’est pas un point d’appui pour développer l’idée de la création du monde et ses divers principes générateurs de forces, d’énergies…
    Le monde souffre de trop d’orgueil, de trop de vanité, de trop de fiérté… Lorsque nous subissons un traumatisme o๠sa vie a atteint ses limites mentales, psychologiques physiques, spirituelles, c’est mon cas, puisque dans l’agression que j’ai subie j’ai du demandé à  Dieu de venir me chercher, toutes mes ressources vitales étant épuisées… C’est dans autre chose, "d’Unique" que nous avons "envie" de nous retrouver, être dans quelque chose de vrai, et non encore patauger dans l’illusion.
    On ne peut reconstruire un monde qui contienne un aspect intérieur et extérieur à  l’être… tournant autour d’un principe de fiérté, pour échapper au passé, en toute sagesse, remettre tous les compteurs à  zéro, sans ombre sur le prisme de la pureté…
    On ne peut compenser ce qui a été détruit. Accepter le mal, voir pardonner son agresseur pour se débarrasser de ce sentiment de haine qui revient sans cesse, l’idée de la vengeance, mais cela est la logique du non amour…
    Alors malgré l’idée de soi, nous nous passons de notre image, reste la seule issue que le bien doit passer par la connaissance dans un combat contre l’ignorance et contre l’indifférence. Etre, entier, en harmonie avec le monde, porteurs de ses souffrances, à  la place d’un drapeau, pour que la terre soit patrimoine de l’Humanité…
    C’est le prix a payer, sans croix le Christ n’aurait jamais déposé un message pour les hommes, sans sacrifices, Gandhi n’aurait jamais montré la force de la non violance… Chaque jour, nous devons porter une croix, transformer le poison en remède… Jouer sur la dualité de lUnivers, l’un pour assurer un mouvement constant à  la grande roue, trouver un équilibre au centre de cette balance, car la vie est mouvement.
    JjS

  2. Saukhrâte dit :

    Me re voilà ,
    Je reviens lire, j’esssayes de comprendre, me comprendre, souffrant, tous les jours, j’ai l’impression de chercher une issue de secours pour m’en échapper…Je me demande comment et pourquoi, est ce à  la victime de faire tout le travail alors que sans cesse le monde nous renvoi aux parfums étranges de la douleur, revenant en écho, quoique l’on fasse cette souffrance est là , ce serait illusion que de croire que malgrè nos agitations , celle ci disparaisse comme derrière un écran de fumée… Un clou planté dans le mur, vous enlevez le clou reste le trou, et des fentes, des fractures dans le plâtre, alors ensuite vous remettez du plâtre, couleur fluo pour que cela soit plus joli, remplir cette petite cavité, qui parait sans gravité, mais cet espace si réduit, invisible reste trés sensible, un lieu de rappel, permanant… Et pour éviter de revivre ce genre de mauvaise rencontre pour supporter d’autres sévices, car le monde ne va pas vers la paix, de plus en plus stressé, on reste loin de ces lieux de conflits, ces espaces de vie ou les êtres se rencontrent, vous vous mettez à  l’écart, vous vous marginalisez, trés attentif, dans votre tour à  monter la garde, voir venir de loin tous les dangers… En essayant de prévoir, prévoir le mal qui pourrait encore venir frapper à  la porte du hasard.
    On ne guéri jamais, on vie avec, des hauts et des bas, les hauts étant trop peu présents, car il faut de suite faire "attention"… Et croyez moi, faire confiance cela devient difficile… Et les mots ne remplacent pas les sensations, et ma vision sur le monde en marche ne m’encourage pas… parfois je me demande pourquoi je ne suis pas mort. je pense trés souvent à  cette dame en noir, mais je ne veux pas me tuer, c’est à  Dieu de décider, o๠et quand. Peut être qu’ensuite j’aurai la réponse, et je ne sentirai plus la souffrance.
    Fraternelles salutations JsS

  3. zaord dit :

    deja tu crois en dieu ^^
    j suis pareil que toi je suis des therapie de tarée ^^ musicotherapie hypnox psycanalyste et ca commence a porter ses fruit.
    Je part du principe que t’as de l espoir vu que tu laisse choisir a dieu quand tu mourras c est que tu ne le veut pas reelement; bonne reaction pour fuir l echec et la soufrance et pour ramener des gens autour de soit ^^.j ai fonctionné comme ca tres longtemps .
    bon courage

  4. hashem dit :

    Le livre de Peter Levine est tres interessant mais il y manque un point essentiel : les solutions!
    Expliquer le traumatisme en long en large. Ce que les animaux font de biens ce que nous ne faisons "plus" bien….Ca prend 95 % du livre pour le reste : felt sens, renegociation avec le vortex du bien qui annule celui du traumatisme. Soit je fais un blocage psychologique, soit je suis con, mais a mon sens un chapitre clair qui explique comment produire ce vortex, comment se "remettre ne mouvement". Rien de special.
    Desolé mais j’ai l’impression d’avoir vu un chef d’oeuvre du cinema auquel on a rabotté la chute final.