Le malade souffre dans sa relation au monde. Il lui faut pourtant communiquer, pour se positionner et se construire. L’homme est un animal social (Watzlawick).
_ Le malade souffre dans sa relation au monde. Deux solutions s’offrent à lui : *1) Faire concorder l’image qu’il s’en fait au monde réel. La réalité de deuxième ordre avec la réalité de premier ordre. C’est le rôle de la psychothérapie. Le malade souffre dans sa relation au monde. Deux solutions s’offrent à lui : _*2) Modifier le monde extérieur pour qu’il se rapproche de l’image qu’il peut s’en faire
Pour modifier la réalité inébranlable du sujet, il faut : _*1) savoir ce qu’il faut changer, sur quoi on va concentrer les efforts de la thérapie, c’est-à-dire connaître l’image du monde du sujet telle qu’elle est exprimée ou créée par le langage de l’hémisphère droit. Il est inapproprié de traduire en mode digital avec des explications, des confrontations, des interprétations puisqu’on s’adresse au cerveau droit. _*2) bloquer le cerveau gauche, parler la langue du cerveau droit, prescrire un comportement spécifique.
A) Le langage du cerveau droit.
Il existe deux manières de communiquer avec le cerveau droit La psychanalyse par exemple étudie l’inconscient de manière passive mais on peut aussi agir sur l’inconscient de manière active.
_La condensation : Le rêve, les contes de fées, les mythes, l’hypnose, les hallucinations, les défenses du schizophrène, les mots d’esprit, les calembours, les jeux de mots, les passages du sens littéral au sens métaphysique…
Le langage figuratif : Le langage ici n’explique rien, il évoque, il fait percevoir, rêver, sentir, etc. _On parle par métaphores, (dégivrer le congélateur d’une femme frigide). _Il faut tenir compte du rythme des mots, des rimes, (formules monotones). _Il n’y a pas de concept ou de négation +++ _La concrétisation arrête une considération rhétorique ampoulée, incontestable… une remarque dite comme ça en passant ; « le bon vieux temps n’a jamais existé »
La pars pro toto Elle ferme l’hémisphère gauche et ouvre le droit. _* Intéressant si la compréhension d’une réalité complexe est mal aisée. Le grand désespoir lorsqu’une goutte d’eau fait déborder le vase. Une action thérapeutique minime peut entraîner un grand bouleversement, puisque le problème n’est déjà plus monolithique, ni insurmontable. L’image du monde est modifiée. _* Le reliquat non résolu libère de l’utopie du tout ou rien, et rend le sujet capable d’aller voir plus loin tout seul.
L’aphorisme ; est une phrase lapidaire, une considération générale avisée. Le chiasme est une forme littéraire avec croisement de termes. « Une fin dans la terreur ou une terreur sans fin. »
L’ambiguïté, l’homonymie ; Certain veut dire sûr ou mal défini. On utilise les euphémismes, les calambours, les sous-entendus, les associations sonores, les conclusions discutables, les pseudo explications, les illogismes grammaticaux…
B) Le blocage du cerveau gauche.
On cherche à bloquer la censure logique analytique et critique de la raison.
La confusion. Elle peut être créée par de explications pseudo logiques complexes ou importantes portant sur des faits sans importances. Le saupoudrage de suggestions positives rendues inaccessibles à toute intellectualisation et directement captées par l’hémisphère droit.
Le paradoxe thérapeutique consiste à donner un ordre auquel on ne peut obéir qu’en désobéissant. Si le sujet se plaint d’être esclave de la cigarette on lui ordonne de fumer trois cigarettes à la queue leu leu au réveil. S’il ne fume pas, il n’est pas esclave, s’il fume non plus puisque c’est sur ordre.
La prescription du symptôme, ou le fantasme du pire. On demande au sujet de ne pas parler de ses craintes effectives mais d’essayer d’imaginer les conséquences les plus désastreuses ou les plus invraisemblables auxquelles son problème semble conduire.
Déplacer le symptôme dans le temps, dans l’espace, dans sa signification.
L’alternative illusoire. Il faut choisir deux solutions qui ne sont qu’une des deux solutions d’une méta-opposition supérieure dans l’abstraction. Prendre conscience de cette méta-opposition fait sortir du cadre de la situation paradoxale : « Voulez vous entrez en transe maintenant ou dans un moment », alors que l’opposition supérieure est transe ou pas transe. L’image du monde du sujet ne contient pas de méta-oppositions sinon il ne serait pas bloqué devant une situation paradoxale. La thérapie consiste à trouver le moyen d’accéder à ce niveau supérieur d’abstraction.
Le recadrage brise le cadre illusoire et révèle l’existence d’alternatives d’ordre supérieur et de possibilités de changements. L’alternative illusoire thérapeutique crée un cadre dans lequel les deux solutions amènent à un changement thérapeutique, ci-dessus la transe
C) Prescrire le comportement
Pour atteindre l’hémisphère droit. Cela vise à amener un changement spontané puisque le sujet n’arrive plus à intégrer certaines perceptions à son image du monde, sauf si c’est trop violent, trop effrayant au quel cas il y a risque de comportement schizophrénique, de négation, de défense perpétuelle. Dans la phobie la prescription d’aller le plus loin possible juste avant le point critique transforme un problème absolu en un problème relatif. Cette prescription ne doit pas être collée au problème du sujet, elle doit être sans dangers, sans perte de temps, sans besoin d’argent, pas dégradante pour ne pas soulever les résistances du sujet.
Il faut parler la langue du sujet, avec ses côtés sensoriels (hémisphère droit), visuel, auditif etc., et utiliser les résistances : On cède, on recadre positivement, on demande de ne jamais faire état d’améliorations. En cas d’échec, on s’excuse, on prend toute la faute sur soi. On reformule plusieurs fois lentement dans un langage clair et précis etc.
Les rituels thérapeutiques sont des comportements qui combinent des éléments symboliques et des éléments concrets : Une femme frigide à qui on demande de rentrer dégivrer son congélateur après la séance voit étendre le caractère symbolique et imaginaire de son intervention dans une réalité de second ordre à sa réalité de premier ordre, le réel concret.
D) Cerveau droit cerveau gauche Hémisphère gauche Hémisphère droit Objectif rationnel, analytique, cérébral, logique Explications à type d’interprétations Résiste à toute définitions ; Figures métaphoriques, symboles, pars pro toto, synthèses, vision globale La pensée dirigée suit les lois de la logique linguistique (grammaire, syntaxe, sémantique) _Nous sommes en mode digital : la communication s’établit sur des signes dont les significations sont de pures conventions entre les protagonistes _Mais un usage continu de signes analogiques les fait passer dans le monde digital : Les onomatopées, les panneaux routiers… Nous sommes dans le monde extérieur La pensée non dirigée, le rêve, la vision, l’expérience du monde intérieur. Il existe des règles mais elles sont illogiques, basées sur des mots d’esprit, des calembours, des condensations.. Nous sommes en mode analogique, les signes ont un rapport direct avec leurs significations
Nous sommes dans le monde intérieur L’approche logique, méthodique, par étapes de la pensée Sentiments, perception globale et totalisatrice La perception ; on voit les arbres, pas la forêt L’intuition ; on voit la forêt, pas les arbres La religion basée sur l’orthodoxie. L’homme n’arrive à Dieu qu’à travers les règles et dans l’obéissance à l’autorité des prêtres. La religion est affaire de mysticisme, de révélation ; l’homme rejette toute autorité et parle à Dieu face à face, directement. L’hémisphère gauche est dominant, logique, en communication avec le monde extérieur ; le langage, la pensée, le jugement, l’écriture l’arithmétique, le calcul, l’intervention consciente, la main droite L’hémisphère droit, c’est la perception holistique des relations, des modèles de configurations et de structures complexes. Il restitue la totalité à partir d’un détail (visage..) On manie ici les abstractions, les associations libres. Il y a confusion entre sens littéral et métaphorique, condensations, mots composés ambigus.
On ne peut pas rendre en image des concepts ou une phrase négative : « La démocratie exige l’information » ou « L’homme ne plante pas un arbre » L’image du monde est cohérente et globale ; une mélodie évoque une émotion intense, intraduisible en langage digital Le contenu résiste au temps.
La psychanalyse est basée sur des processus secondaires avec auto contrôle pauvre en émotion Les processus primaires sont riches en émotions. Les impulsions illogiques des psychotiques.